Adalise est la fille du roi du royaume de Tyriadoc. Depuis qu’elle est revenue à la vie alors qu’elle aurait dû mourir à sa naissance, le peuple la craint et la surnomme “la princesse cadavre”. Mais elle n’a qu’un seul objectif : retrouver sa mère disparue depuis 10 ans, et comprendre ce qui se cache derrière tout ça.
Les Héritiers d’Agïone : Prendre la mort à revers
En dehors des nouveau-nés, trop faibles et trop pures, chaque homme possède une seconde chance en cas de mort précoce : l’Ëdre. Il arrive toutefois que la mort s’accompagne d’une telle souffrance que la renaissance est un échec. On parle alors de maudits : des créatures monstrueuses qui détruisent tout sur leur passage. Une tradition dans le royaume consiste à chasser les criminels, à la frontière avec les maudits, le tout accompagné d’un membre de la famille royale. Cette fois, c’est à Adalise de s’y coller. Mais ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que la créature lui parlerait de sa mère… Un danger semble accompagner le mystère de sa naissance, de sa résistance à la mort, comme de la disparition de sa mère que tout le monde considère comme morte. Mais vivra-t-elle assez longtemps pour le découvrir ?
Un titre remarquablement complet, qui joue sur bon nombre de tableaux et utilise ses inspirations pour construire un bloc de mystère fort intrigant. L’histoire tourne pour le moment autour de notre héroïne, même si quelques fils sont habilement jetés, ramenant tantôt à la famille royale, tantôt à d’autres personnages plus secondaires. Celle-ci a un caractère assez fort, et se fiche pas mal d’être mal vu de son peuple ou de sa famille, si cela peut lui apporter des réponses à ses questions. Malgré cela, c’est quelqu’un de remarquablement agréable, bien loin des personnages empreints de caprices rigides que l’on peut voir habituellement. On se surprend très vite à éprouver beaucoup de sympathie pour elle et à se laisser guider par sa curiosité. Si l’idée de jouer avec la mort du personnage principal est loin d’être rare, puisqu’il s’agit d’une des mécaniques de base du shonen Nekketsu (Dragon Ball, Yu Yu Hakusho ou Bleach en sont des exemples flagrants), l’associer à une mécanique plus sombre et bien plus cryptique lui donne de la consistance. Plus qu’un simple fait établi, c’est véritablement un mystère accompagné de rites et de lois encore assez flous, mais qui ne demandent qu’à être découvertes. Ce premier tome, en plus d’introduire l’univers, se plaît à jeter notre héroïne dans de nouvelles expériences qui la feront grandir et évoluer, tout en proposant des arcs narratifs courts et intéressants. Sans toutefois être omniprésent, le danger peut apparaître à chaque coin de forêt et ne demande qu’à être combattu ! De quoi se poser encore des questions…
Les Héritiers d’Agïone est un manga écrit par la française Tpiu. Auteure de déjà 3 one shot édités en indépendant, elle signe son 4ème manfra chez Kana. Ce premier tome sort le 31 Mai 2024 et le suivant sortira le 19 Août 2024.
A fleur de mort
Pour ce qui est du dessin, le trait est fin et se mélange entre plusieurs styles. Le premier est très soigné, jouant des designs classiques et d’une grande précision, ce qui n’est pas sans rappeler l’excellent L’Atelier des sorciers chez Pika. Cela met également en avant le côté magique du titre. Le suivant est plus proche d’un shonen classique, mettant en avant l’action ou le côté comiques des scènes et proposant des trames de fonds beaucoup plus discrètes. Cette partie du titre est d’ailleurs mise en avant par les dialogues, dynamiques et modernes. Ces derniers sont responsables en bonne partie de la sympathie de l’héroïne, mais aussi de l’aspect comique de ce manga. Enfin, une dernière facette, plus sombre, pointe de temps à autre le bout de sa plume, venant mettre à rude épreuve Adalise. Encore très minoritaire, à voir comment cette dernière évoluera dans les tomes suivants. Le charadesign est un hybride efficace entre un titre sérieux et un titre comique. On y trouve d’ailleurs un petit côté rappelant légèrement le style de Green Mechanic de Yami Shin, chez Ki-Oon. On souhaite quoi qu’il en soit le même succès aux héritiers d’Agïone. Les trames sont utilisées avec parcimonie, mais la maîtrise est présente. Il en est d’ailleurs de même pour les trames de fonds, qui s’effacent régulièrement à la faveur de l’action.
Cette fameuse hybridation entre le sérieux, le danger, le dynamisme et le comique donne un titre au rythme léger et très agréable à parcourir, sans toutefois manquer de contenu. Une excellente base qui donne bon espoir quant à l’évolution de la saga.
Le tout est proposé dans une très bonne édition, disposant d’une excellente couverture très représentative, de bonus très sympathiques proposés par l’auteure et d’une couverture cartonnée à l’humour certain.
Conclusion
Les Héritiers d’Agïone est-il pour vous ? Si vous aimez le shonen, notamment Nekketsu, les cadres merveilleux, l’humour un petit peu décalé et les héroïnes fortes, alors foncez sur ce manga.
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J’ai beaucoup aimé ce premier tome de Les Héritiers d’Agïone. C’est un titre très soigneux, qui réussit à relier différents styles pour fournir quelque chose de très intriguant, tout en étant de très bon goût. J’ai hâte de découvrir où la quête d’Adalise nous mènera !