Tomozaki Fumiya est ce qu’on pourrait appeler un loser. Petit, chétif, pas particulièrement beau, c’est quelqu’un qui n’a aucun talent social. Timide et renfermé, il a le rôle de la victime facile et déteste les gens “normaux”. S’il estime que la vie est un jeu pourris, il se passionne pour Super Attack Families, un jeu de combat plutôt populaire, où il est parvenu à se hisser à la place de n°1 du Japon.
Aoi Hinami est son exacte opposée. Aussi jolie que populaire, elle est intelligente, douée en sport, sûre d’elle et même, très forte aux jeux-vidéos.
Tomozaki-kun est un loser ! : Rédemption forcée
Un jour, le n°2 du Japon sur Super Attack Families lui propose une rencontre IRL. Sans vraiment y réfléchir, Tomozaki accepte, mais est on ne peut plus surpris de rencontrer Aoi à cette occasion. Elle, en revanche, est tout aussi déçue que surprise et elle ne se prive pas de le lui faire savoir. Celui-ci se défend en expliquant son point de vue sur la vie, mais elle ne l’entend pas de cette oreille et décide de lui montrer que même lui, avec des efforts, peut être doué dans ce jeu qu’est la vie. Elle lui fixe donc un objectif : trouver une petite amie d’ici 1 an.
Une comédie romantique qui pousse notre héros à s’exprimer, à se rapprocher des autres et à nouer des liens sociaux. Il arrive à évoluer de façon assez naturelle dans ce nouvel environnement en faisant un parallèle constant entre la vie et les jeux-vidéos qu’il apprécie tant. Avoir une conversation, passer du temps avec quelqu’un, changer son apparence… Tout n’est plus qu’une suite de quêtes qui l’amènent tout naturellement vers son objectif, même si tout ne se passe pas toujours comme prévu. Si dans les faits les choses sont présentées de façon assez naturelle, il faut aussi dire que cette quête mène Tomozaki à entrer dans le moule, devenir quelqu’un de “normal”, comme s’il s’agissait de la seule et unique voie possible, plutôt que de cultiver sa différence et d’en être fier, à la façon d’un Hachiman dans My Teen Romantic Comedy SNAFU. Une seconde possibilité occultée ou, tout du moins, remplacée par sa capacité à être bon dans un seul et unique jeu à la mode, ce qui est loin de donner de l’épaisseur au personnage. Le personne d’Aoi n’est pas sans rappeler Yukino Miyazawa du célèbre Kareshi Kanojo no Jijou (Entre elle et lui), proposant une façade parfaite, mais une vie personnelle finalement classique et rentre dedans. Si, pour le moment, c’est un personnage qui n’évolue pas, on peut espérer que ce soit le cas à l’avenir.
Tomozaki-kun est un loser est un manga scénarisé par Yaku Yuki, chara-designé par Fly et dessiné par Chida Eito pour actuellement 6 tomes au Japon. Le 1er tome est sorti le 5 Juin et le second le 18 Août 2024. Le 3ème est prévu pour le 22 Janvier 2025, le tout chez Delcourt-Tonkam.
Il s’agit à l’origine d’un light novel écrit par Yaku Yuki depuis 2016 et qui compte actuellement 11 volumes sous le nom Jaku-Chara Tomozaki-kun.
Il a également eu le droit à une adaptation anime sous la forme d’une première saison en 2021 suivie de 2 OAV et d’une seconde saison en 2024, le tout chez Crunchyroll sous le nom Bottom-tier character Tomozaki.
Be Cute is Weapon
Si en termes de design notre héros reste sans grand intérêt tout au long de ces 2 tomes, il faut bien dire que c’est à l’avantage de ses camarades de la gente féminine. Sans forcément dénaturer l’œuvre par une beauté excessive, leur charadesign bien choisi exacerbe leurs sentiments et leur donne une personnalité particulièrement lisible. Un phénomène qui n’est que plus présent dans le tome 2, avec un appui particulier sur quelques effets de trames empruntés au genre shojo. Les trames sont par ailleurs bien gérées, quoique d’une façon extrêmement classique. Les trames de fonds sont peu nombreuses, mais plutôt travaillées, même si elles restent également assez classiques. Le trait est assez large dans le premier tome avant de s’affiner par la suite, ce qui le sors petit à petit de son côté “comique forcé”, pour le recentrer vers les sentiments des personnages. Le rythme prend son temps et donne ainsi de l’épaisseur aux scènes.
L’édition de Delcourt-Tonkam est de bonne facture. Les couvertures sont bien choisies, les couvertures cartonnées sont originales et nous avons une première page couleur sur chaque tome.
Conclusion
Tomozaki-kun est un loser ! est-il pour vous ? C’est un titre assez facile d’accès, qui devrait plaire à un large public, masculin ou féminin, pour peu qu’il apprécie la thématique de la romance. Loin d’une approche romantique digne d’un shojo, il est plus dans l’analyse et présente sur ce point un intérêt certain. Toutefois, à vouloir être trop sage et à trop rentrer dans les cadres, ce manga pourrait bien se fermer à une partie du lectorat plus avide d’originalité.
Tomozaki-kun est un loser ! est un manga très agréable à lire. Si je n’apprécie pas vraiment l’aspect “mise en avant de la normalité”, il faut bien avouer que c’est remarquablement juste. Je suis donc plutôt curieux de ce qu’ils vont en faire au vu de l’ouverture du scénario sur ce point.
