Populaire pour ne pas dire immanquable aux quatre coins du globe, le marché du pari sportif continue de croître à des vitesses folles. Pourtant, la France, sous la houlette protectrice de l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) et intrinsèquement de l’État, continue de restreindre les possibilités de jeu. Loin du modèle anglo-saxon à l’heure actuelle, le pari sportif en France pourrait-il, à terme, intégrer de nouveaux marchés comme l’eSport ou d’autres activités ? Éléments de réponse alors que l’actualité du secteur en France vient d’être chamboulée par l’un de ses principaux acteurs.
Changement majeur en France
Un avant et un après octobre 2024, rendu possible par le passage de la Française des jeux sous le giron boursier et donc, public. Faisant suite à une OPA lancée en janvier 2024, le groupe FDJ aura réussi son pari en moins d’un an. En effet, le groupe Kindred, détenteur historique d’une plateforme comme Unibet, est désormais sous le giron d’un géant français encore plus gros et devenu pour le coup, gargantuesque sur le Vieux Continent.
Tantôt estimée à 2,8 milliards de dollars, cette acquisition s’est finalement faite à hauteur de 2,45 milliards. Cette simple somme suffit à démontrer la puissance de la FDJ sur la scène continentale, mais plus que tout, elle devrait lui permettre d’atteindre des nouveaux marchés. Sans être bloqués en France, certains marchés sont soumis à de rudes restrictions, bien différentes de celles connues dans les autres pays de l’Union européenne.
Aujourd’hui et sans parti pris, il convient de rappeler que le pari sportif en France reste dans le classique et dans la définition la plus pure du terme. Des disciplines phares et modernes, notamment en eSport, ne sont par exemple pas autorisées par l’ANJ.
Une divergence européenne majeure
Les paris sportifs ou les paris de manière générale sont ancrés dans les mœurs des Anglo-Saxons. Un simple voyage de l’autre côté de la Manche suffit à rappeler à quel point cette habitude est profonde et surtout, indissociable des loisirs des locaux. Par exemple, Unibet offre divers marchés et cotes à l’étranger et donc, en Angleterre ou dans les autres pays constituant la Grande-Bretagne. Cela rappelle à quel point la juridiction française peut sembler stricte et conservatrice sur le sujet.
Considérer l’eSport comme une activité à part entière est déjà complexe en France. Que dire alors, si l’on souhaite l’intégrer dans un marché de paris en ligne ! Il faudra probablement du temps pour que les consciences à ce sujet s’élèvent et si l’on suit les directives de l’ANJ, il est tout simplement impossible de s’adonner aux pronostics sur LoL, WoW ou toute autre forme de compétition de eSport depuis la France.
Sans parler des paris parfois ubuesques proposés par les autres juridictions anglo-saxonnes (élections politiques, cérémonies, etc.), la France tient à son statut ultra protecteur. Il ne convient pas de le juger, mais plutôt de parler de celui-ci, souvent partagé avec ses voisins latins, comme un phénomène de plus en plus rare dans l’écosystème des bookmakers continentaux.
Le groupe FDJ s’ouvre aux marchés alternatifs
Cela ne se fera évidemment pas en France pour les raisons tout juste citées, mais avec la récente acquisition de Kindred et donc, d’Unibet, la FDJ va indirectement s’étendre à des marchés qu’elle ne connaissait pas. C’est le cas du cyclisme dans l’Hexagone pour éviter un conflit d’intérêt évident avec son équipe professionnelle, mais surtout, de l’eSport et d’autres marchés atypiques et dans l’air du temps. Pour les joueurs présents dans l’Hexagone, il faudra toutefois suivre l’évolution légale et une éventuelle ouverture de l’ANJ.