Ça y est, cette fois Sachi en est sûr, elle veut garder son enfant et l’élever du mieux qu’elle peut avec Takara. Mais alors qu’ils semblaient avoir enfin convaincu leurs deux familles, il semblerait que l’adversité n’ai pas encore disparu…
L’Enfant en moi : anti-choix
Pour Sachi le soleil revient enfin un petit peu. Non seulement Takara s’implique du mieux qu’il peut dans leur relation et l’organisation nécessaire pour élever leur futur enfant, mais sa mère et son frère semblent avoir enfin accepté l’idée. Malgré son stress d’être différente des autres mères, la première consultation prénatale se passe bien. Tout du moins, jusqu’à ce qu’elle sorte de la clinique et tombe sur son père, venu la chercher. S’étant éloigné de sa famille pour le travail, celui-ci est de retour et compte bien reprendre les choses en main. Si la situation est tendue, rien ne semble particulièrement se dérouler. Jusqu’à ce que, quelques jours plus tard, monsieur Kawakami emmène Sachi dans une nouvelle clinique pour faire un IVG. Se rangera-t-elle à l’avis de son père qui semble avoir déjà tout prévu pour elle ou suivra-t-elle son choix ?
Jusque-là, Sachi est loin d’avoir été épargnée. Elle a longtemps réfléchi avant de faire son choix et tente d’avoir encore, autant que faire se peut, une vie d’adolescente classique. Mais si jusque-là elle a surtout été confrontée à des interlocuteurs qui lui ont laissé le choix de la décision ou qui ont reporté leur agressivité et leurs inquiétudes sur Takara, son petit ami, elle est cette fois face à un obstacle bien plus frontal. En effet, son père part totalement du principe que c’est à lui de prendre la décision et qu’elle n’a pas à donner son avis dans cette histoire. Un point de vue net et tranché qui amène à des évènements qui pourraient bien être extrêmement violents pour Sachi.
Contraste d’un futur abstrait
Une fois encore, nous suivons l’état mental de Sachi jusque dans le design. En effet, le contraste se veut plus froid. Les trames de fond s’effacent et se simplifient pour laisser place à de simples évocations, plus enclin à amener à la réflexion, aussi bien les personnages que les lecteurs. On notera également l’attention toute particulière accordée au design des personnages, puisque le personnel médical voit ses traits légèrement brouillés et instables, là où les camarades de Sachi et Takara sont net et classiques. L’accent est particulièrement mis sur les sentiments de Sachi, ce qui se ressent de façon très forte et très touchante, jusque dans le rythme. En effet, les moments de joies ou d’amusement passent à une vitesse étonnante, alors que les nombreux moment de doute ou d’inconfort sont très lents. Malgré tout cela, le titre reste très facile et intéressant à lire, jouissant d’une lisibilité à toute épreuve, témoin de l’intérêt de l’auteure pour le sujet et le partage qui le juxtapose.
Couverture sympathique, couverture cartonnée sobre et efficace, l’édition de Kana reste une fois de plus des plus classiques, mais des plus appréciables.
Conclusion
On a souvent tendance à relayer les questions de maternité aux mères. L’Enfant en moi nous rappelle que c’est tout l’entourage d’une femme enceinte qui devrait se sentir concerné. En ce sens, ce titre ne s’adresse pas uniquement aux jeunes femmes qui se posent des questions, bien au contraire. Il a vocation à informer tout le monde et à faire réfléchir. C’est aussi instructif qu’intéressant, sans toutefois se renfrogner dans un jugement froid et accusateur, dans la continuité des autres tomes.
J’ai, une fois de plus, beaucoup apprécié ce tome de L’Enfant en moi de Aoi Mamoru. J’y ai non seulement appris beaucoup de choses, mais j’ai également été touché par l’avalanche d’émotions et d’événements qui tournent autour de Sachi. Vivement la suite !
