8 ans après la défaite de Leonidas face à l’armée Perse, 300 revient au cinéma sous le nom 300 : La Naissance d’un Empire et sous l’œil nouveau de Noam Murro. Alors, coup de génie pour cette suite attendue, ou copié-collé vulgaire de l’œuvre de Snyder ? Réponse dans cette critique.
En 2006, Zack Snyder avait jeté un pavé dans la mare avec son film 300 (adapté du roman de Frank Miller) véritable spectacle de guerriers spartiates bodybuildés en slip, transpirant la testostérone, et amoureux de la guerre et du sang. A l’époque, il faut bien reconnaître que le film était spectaculaire : Chorégraphie des combats impressionnante, système de ralenti jamais vu, une patte artistique tout simplement sublime, bref une réussite graphique incontestable. Nous voici aujourd’hui en 2014, et cette année Noam Murro reprend le flambeau de la guerre grecque dans toute sa splendeur. Inconnu au bataillon, Murro n’a eu qu’un film à son actif, Smart People (2007), mais s’est illustré par le passé dans le monde de la publicité en remportant 2 Gold Lion au festival International de la Publicité de Cannes et en décrochant le Directors Guild Award du meilleur réalisateur de publicité.
Avant de rentrer dans les détails du film, jetons un œil au synopsis :
Le général grec Thémistocle tente de mobiliser toutes les forces de la Grèce pour mener une bataille qui changera à jamais le cours de la guerre. Il doit désormais affronter les redoutables Perses, emmenés par Xerxès, homme devenu dieu, et Artémise, à la tête de la marine perse…
Ce 300 de Murro n’est pas vraiment une suite du 300 de Snyder, ne n’est pas vraiment une prequelle non plus… Non ce 300 est le récit de ce qui s’est passé avant/pendant/et après la mort de Leonidas. L’occasion pour les nouveaux spectateurs de la licence d’avoir un aperçu de ce qu’il s’est passé il y a 8 ans, et pour ceux qui ont connu Leonidas n’ayez crainte, la trame scénaristique s’intègre parfaitement avec les événements passés. Ce qui nous permet de voir 300 sous un autre angle. 300 : La Naissance d’un Empire est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur Xerxès (incarné par Rodrigo Santoro : Le Dernier Rempart, LOST), ce Perse à moitié Dieu, Bling Bling à mort et à la voix très grave. Á ses côtés, on retrouve Artemisia (Eva Green : Dark Shadows, Casino Royal), grande méchante du film qui vole la vedette à Xerxès. Sans fournir un jeu d’actrice remarquable, notre Eva Green nationale (toujours aussi belle, après chacun ses goûts :p) s’en sort plutôt bien et il faut bien reconnaître que c’est agréable pour une fois que le méchant de l’histoire soit en fait une méchante ! En face de ces deux vilains se tient Thémistocle (Sullivan Stapleton : Gangster Squad, Strike Back) qui contrairement à Leonidas ne se contente pas de foncer dans le tas, mais est plus réfléchi et stratège que son aîné.
Alors on pourrait aisément reprocher à ce 300 de n’être qu’une copie du film de Snyder, et dans un sens on n’aurait pas tort. Tout y est, les scènes de combats ultra-violentes, des litres et des litres de sang versés qui dégoulinent sur la caméra, des plans spectaculaires, des ralentis lors des combats, ce côté peinture/fresque antique et j’en passe. Mais pourtant 300 : La Naissance d’un Empire n’arrive pas à égaler la beauté graphique de son prédécesseur. Là où dans le 300 d’origine, le film était une suite de tableaux animés, retravaillés, qui nous offrait un aspect graphique bluffant et magnifique, le film de Murro se veut plus sombre et un côté trop numérique se fait ressentir. Il faut dire que la difficulté est autre, l’histoire de Leonidas se déroulait sur la terre ferme alors que celle de Themistocle se déroule à 90% en mer. Et c’est là que se joue la grosse différence entre les deux films. Les scènes de batailles navales sont impressionnantes, rythmées, violentes, quelque chose de rarement vu au cinéma, le seul problème, c’est qu’elles sont un brin répétitif.
Et que dire des gros défauts du film, entre des scènes aux inspirations vidéo-ludiques (God of War pour ne citer que lui) que ce soit dans les plans de caméras ultra dynamiques (si bien qu’il est par moment compliqué de comprendre l’action), les mouvements des personnages lors des combats, les effusions de sang à la limite de l’exagération (car oui d’après le film, une petite entaille au bras vous fera perdre dans les 3-4 litres de sang…), ou encore cette scène d’amour aux limites du grotesque (je ne vous spoilerais pas plus !), ce 300 frise par moment le ridicule… Mais en restant toujours dans cet esprit Testostérone/Sang/violence ça peut passer.