Ça y est, il est de retour. Cette année, David Fincher reprend la caméra pour nous livrer Gone Girl, adaptation du roman Les Apparences (de Gillian Flynn) qui sortira sur nos écrans le 8 Octobre prochain. Alors, Fincher est-il toujours à la hauteur, ou Gone Girl n’est-il qu’un thriller lambda ? Réponse :
Autant être franc avec vous dès le départ, cette critique risque d’être compliquée à écrire pour moi. Pourquoi ? Et bien déjà parce que Fincher est le réal’ parmi les réal’ que j’adore plus que tout, il me sera donc difficile d’être objectif. En même temps après Seven, Fight Club ou The Social Network, comment ne pas brûler des cierges d’admiration pour le travail de cet homme ?! Mais ce qui va être le plus dur avec cette critique, ça va être de vous spoiler le moins possible, car la moindre info de travers que je pourrais vous livrer pourrait peut-être vous gâcher le film. Promis, je ferai attention 🙂 Mais comme à mon habitude, avant de vous en dire plus, jetons un œil au synopsis du film :
A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?
Je ne vais pas garder le suspens plus longtemps, je pense honnêtement que Gone Girl est à ce jour le meilleur film de David Fincher, sur tous les points possible. Que ce soit au niveau de la réal’, de l’intrigue, des personnages, de la direction des acteurs, du travail sur le son et la musique, tout est parfait.
Le film commence calmement, les personnages de Nick (Ben Affleck) et Amy (Rosamund Pike) se mettent en place de manière efficace, on suit la vie actuelle de Nick, un peu perdu mais toujours optimiste sur sa vie, tandis que celle d’Amy est au début suivie à travers son journal intime qu’elle tient régulièrement et qui nous permet d’en savoir plus sur la vie du couple, leur histoire, leur idylle, leurs difficultés dans leur mariage, etc…
Mais lorsque Amy disparaît mystérieusement du jour au lendemain, la vie de Nick va s’en retrouver totalement chamboulée. Rapidement accusé du meurtre de sa femme, ce dernier va devoir se démener avec les médias, la police, et tout faire pour retrouver sa femme et faire éclater la vérité.
La force de Gone Girl se retrouve avant tout dans les jeux d’acteurs de Ben Affleck et de Rosamund Pick. Le duo se complète à merveille et il est évident dès les premières minutes que Fincher sait diriger ses acteurs comme personne. Les deux acteurs nous livrent des interprétations remarquables, notamment Rosamund Pick qui est ici extraordinaire. Bien sûr savoir diriger ses acteurs ne veut pas forcément dire livrer un bon film. Mais de ce côté, David n’a aucun soucis à se faire. Sa réalisation frôle la perfection, les plans choisis, les cadrages sur les personnages, les décors, tout est beau, travaillé, minutieux. Fincher arrive à poser une ambiance calme, reposante tout en étant sombre presque angoissante… Oui cela paraît contradictoire comme ça, mais pourtant, il y arrive.
A la manière d’un Seven, le coté thriller se met en place dès le départ, la narration se pose de manière intelligente, Fincher pose des indices, des pistes, unes par unes, tout semble plausible à tel point qu’on en vient nous même à mener notre enquête, à inspecter les lieux avec les personnages, à tirer des conclusions hâtives pour nous induire en erreur par la suite… Jusqu’au moment où l’on se rend compte que tout avait été placé dès le départ, que l’on a été aveuglé par certains éléments et que l’on se prend une claque magistrale en pleine face. Tout le génie de David Fincher est là. Et malgré ça, le bonhomme se permet quand même par moment d’instaurer de l’humour dans son film. Un humour noir et un second degré qui fonctionnent à merveille et qui malgré les situations noires, apportent une pointe de légèreté à ce thriller incroyable. Mention spéciale d’ailleurs au personnage de Neil Patrick Harris qui est tout simplement génial dans son rôle (et qui rappellera un certain personnage bien connu des amateurs de séries TV…)
Cette ambiance pesante est accentuée par un travail sur le son et la musique incroyable. Fincher a à nouveau fait appel à Trent Reznor et Atticus Ross, avec qui il avait déjà travaillé sur The Social Network ou Millenium : Les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes. Le duo de compositeur nous livre ici une BO à la fois posée, angoissante, pleine de tension qui accentue et magnifie chaque scènes du film.
J’ai pour habitude d’arriver à trouver des défauts même dans les meilleurs films, et j’ai beau me creuser les méninges, me refaire le film dans ma tête, Gone Girl est exempt de tout défaut. Malgré les 2h30 du film qui pourraient paraître long comme ça, aucune scène, aucun moment du film n’est inutile et lorsque l’on sent la fin s’approcher, on aimerait juste que cela continue encore un peu.