La semaine prochaine sortira Big Eyes, le nouveau long métrage de Tim Burton. Au programme, de la peinture, du rire et deux acteurs au sommet. Retour sur un film qui risque de faire sensation.
Je n’ai jamais été un grand fan de Tim Burton, à vrai dire depuis quelques années j’en étais venu à détester tous les films de ce monsieur. La raison ? Je trouvais que Burton restait trop cloitré dans son style, sans jamais se renouveler, sans jamais changer d’acteurs… J’étais arrivé à saturation et Dark Shadow ou encore Alice au Pays des Merveilles m’avaient confirmé qu’il ne fallait plus rien attendre de bon de la part de ce réal’. Mais je ne suis pas du genre rancunier, et lorsque l’on m’a proposé d’aller voir Big Eyes, son dernier film, j’y suis vraiment allé à reculons, en espérant avoir une petite surprise sans vraiment y croire. Mais avant de vous en dire plus, jetons un œil au synopsis du film :
BIG EYES raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret. L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier. Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail.
On retrouve dans les rôles principaux deux grands acteurs dont le talent n’est plus à prouver : Christoph Waltz et Amy Adams. Le premier s’est démarqué et a imposé son talent dans des films comme Inglorious Basterds ou Django Unchained. Quant à la seconde nous avons pu la voir dans Arrête-moi si tu peux, Il était une fois, Man of Steel ou encore Her. Je ne vais pas tourner autour du pot 107 ans, Big Eyes est une pure réussite sur tous les plans. Après des années à tourner en rond, Burton nous offre un film qui n’est pas du Burton (et c’est l’une des raisons pour laquelle j’ai adoré le film). Pas d’ambiance sombre et pseudo gothique, des acteurs excellents, une histoire passionnante, tout est réuni pour nous faire passer 1h40 de pur cinéma.
Burton a réussi à recréer à merveille l’ambiance légèrement bobo et bourgeoise des années 50 à San Francisco. Tout y est, des restos huppés, au café-Jazz, en passant par les galeries d’art contemporain qui ouvrent de partout jusqu’aux soirées mondaines d’époque. De ce côté-là le film est déjà une petite réussite, mais la force de Big Eyes vient principalement de ses deux acteurs principaux. Christoph Waltz (qui interprète ici Walter Keane) incarne à merveille son personnage d’escroc qui ne rêve que d’argent et de démesure absolue, même si on a par moment l’impression qu’il en fait un peu trop, l’acteur n’en reste pas moins exceptionnel. Face à lui, Amy Adams nous offre une prestation d’un niveau équivalent. Cette dernière qui interprète la femme de Walter, Margaret Keane, joue parfaitement le rôle de la femme qui manque de confiance en elle et fini par se faire dévorer par le charisme presque malsain de son mari. Le duo se complète à merveille dans le film et cela fait plaisir de se dire que Tim Burton sait diriger d’autres acteurs que Johnny Depp ou Helena Bonham Carter.
Dans son ensemble Big Eyes est extrêmement bien réalisé que ce soit dans son ambiance ou son esthétique qui vont se dégrader tout au long du film, à l’image de la « santé mentale » de Walter. Les plans choisis sont aussi très réussis, tant dans les décors que dans les plans larges, mais surtout lors des conversations entre ses personnages. Burton arrive à saisir l’essence de la relation des Keane pour la retranscrire à l’écran et nous offrir des scènes de disputes, d’amour ou de folie totale vraiment réussies. Le seul petit point négatif que l’on pourrait reprocher à Big Eyes est que celui-ci passe beaucoup trop vite. Pour certains films, 1h40 peut paraître long, pour celui-ci cela serait presque trop court. Mais l’histoire est très bien racontée, sans oublis, ni rajouts superflues.