Fin novembre, le 25 pour être précis, sortira les Cowboys, l’histoire d’un père à la recherche de sa fille sur fond de western moderne. Au programme de la country, des chevaux et François Damiens.
Les Cowboys est le premier film de Thomas Bidegain derrière la caméra. L’homme s’est principalement fait connaître grâce à son travail de scénariste sur des films comme De Rouille et d’Os, Saint-Laurent, un Prophète ou encore la Famille Bélier. Mais avant de vous en dire plus sur sa première réalisation, jetons un œil au synopsis du film :
Une grande prairie, un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France. Alain est l’un des piliers de cette communauté. Il danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l’œil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. Mais ce jour-là Kelly disparaît. La vie de la famille s’effondre. Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, au prix de l’amour des siens et de tout ce qu’il possédait. Le voilà projeté dans le fracas du monde. Un monde en plein bouleversement où son seul soutien sera désormais Kid, son fils, qui lui a sacrifié sa jeunesse, et qu’il traîne avec lui dans cette quête sans fin.
Dans le rôle principal, on retrouve un acteur belge que l’on a surtout vu dans des comédies plus ou moins drôle, j’ai nommé François Damiens. Ce dernier, qui a joué dans La Délicatesse, Dikkenek, l’Arnacoeur ou dernièrement dans La Famille Bélier, a ici troqué son costume de clown des temps modernes pour celui d’Alain, père de famille et fan de la culture Country (La musique, les cowboys, tout ça…). Ce personnage aux abords attachant va au fil de son enquête se renfermer de plus en plus sur lui-même et se couper du monde pour au final se retrouver seul avec son fils “Kid” qui le suit dans ses recherches. François Damiens nous livre ici une palette encore méconnue de son jeu d’acteur, un rôle très sérieux, ambitieux et maitrisé. À ses côtés, on retrouve le jeu Finnegan Oldfield (Ni le Ciel Ni la Terre, La Marche) qui joue le rôle de Kid, le fils d’Alain. Si celui-ci suit corps et âme son père au début de l’aventure, il prendra des chemins différents de ce dernier et optera pour une approche plus humaine envers son prochain, ce qui l’ammenera à voyager jusqu’à l’autre bout du monde pour retrouver sa soeur. Et enfin le dernier grand rôle de ce film est celui de l’Américain, brillamment interprété par John C.Reilly (Carnage, Gangs of New York,…). Si le personnage se présente de manière louche au début, il sera d’une grande aide à Kid lors de son voyage au Pakistan.
Les Cowboys, c’est aussi un film ambitieux dans son approche des événements contés. Celui-ci se présente comme un western moderne en faisant habilement le parallèle entre le monde actuel et celui des cowboys et des indiens. Se parallèle se présente sous différentes formes : les cowboys sont présentés sous la forme d’Alain et du groupe Country auquel il appartient tandis que les Indiens sont évoqués via la communauté arabe et pakistanaise chargée du recrutement des futurs soldats djihadistes. Il y a aussi les magnifiques paysages désertiques du Pakistan et ces longues balades à cheval effectuées par le jeune Kid. L’ensemble du film est d’une cohérence absolue dans cette volonté d’offrir un western moderne adapté à ces événements actuels, l’image, les couleurs, les décors et le format du film collent parfaitement à ce style cinématographique.
Maîtrisé sur tous les plans et sans défauts apparent, Les Cowboys est une réussite de la part de Thomas Bidegain. Sans prétention, juste dans son écriture et sa réalisation, l’auteur nous offre ici une vision correcte, non déformée d’un fléau qui touche l’ensemble des pays occidentaux. Il faut aussi prendre en compte que l’écriture du film à commencée il y a des années et n’est en rien une “opportunité commerciale” suite aux événements qui ont touchés la France en janvier dernier (le film se passant en 94, bien avant les attentats du 11 septembre).