[Série TV] The Leftovers – saison 2 : un chef d’œuvre ?

par Camorra

Oh putain. Je viens de finir cette deuxième saison de The Leftovers et c’est tout ce que je trouve à dire « Oh putain ». C’est pas bien d’écrire une critique comme ça, à chaud, on se retrouve avec un récit décousu et partial mais là j’ai envie de faire une entorse à la règle, j’ai envie de vous parler de ce coup de cœur.

La saison 1 m’avait beaucoup plu, le pitch déjà était prometteur : 2% de la population disparaît, comme ça, en un éclair. Disparus sans explication. Sans schéma non plus, le plus aléatoirement possible.

 

C’est vrai qu’au début on a envie de savoir où ces gens ont bien pu passer, ce qu’il s’est passé, mais c’est sans compter sur l’ingéniosité de Damon Lindelof qui nous fait comprendre avec douceur que là n’est pas la question.

Damon Lindelof vous le connaissez c’est monsieur Lost, « Lost » c’était « les disparus » et « The Leftovers » c’est « ceux qui restent » sauf que là le producteur a gagné en maturité et qu’il nous offre un chef d’œuvre.

 

Nous suivons donc « The leftovers – ceux qui restent » sur 20 épisodes et 2 saisons. Nous entrons dans leur quotidien, leur intimité, leur deuil et leur guérison. C’est là le thème central d’une série d’une richesse inouïe : la guérison. Comment se reconstruire après ça ? Comment faire son deuil à l’échelle de la planète entière et réapprendre à vivre sans réponse aucune ?

 

Si Lost avait tendance à se perdre dans une multitude d’actions et à partir dans tous les sens, The leftovers en est l’opposé, il ne se passe que peu de choses mais elles sont toutes poignantes. La narration est superbement construite, les dialogues sont rares et c’est leur rareté qui fait leur puissance, le vide qui donne tout son poids aux mots, rendant impactants des dialogues pourtant simples et sans lyrisme à l’origine.

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Beaucoup de silences donc, mais aussi une bande originale magnifique (composée par Max Richter). Ici la musique n’est pas qu’une astuce pour appuyer une action, c’est le genre qui nous reste en tête à la fin de l’épisode et qui colle parfaitement aux scènes qu’elle accompagne, rendant la mise en scène encore plus juste. Du pur génie cette mise en scène, du génie dans sa sobriété et dans sa capacité à nous emporter loin, jusqu’à s’oublier.

 

Comme je suis sympa, je vous file la BO

 

Nous sommes comme captivés par ce qui se passe à l’écran, et surtout par ces personnages uniques. Je n’ai jamais vu ou presque une série avec un casting aussi réussi, Justin Theroux (Kevin Garvey, le personnage principal) nous offre une palette d’émotions impressionnante (et une plastique des plus agréables avouons-le), idem pour Christopher Eccleston, touchant à souhait… Et c’est le cas pour tous les acteurs d’ailleurs ☺️

Aucune fausse note, tous les personnages ont leur intérêt et rentrent parfaitement dans une narration centrée sur eux justement, sur leur passé et leur présent.

 

Les épisodes que j’ai le plus appréciés sont ceux qui se focalisent sur un personnage précis. C’est courageux de faire ça, courageux de mettre de côté l’histoire globale pour se concentrer sur le destin d’une personne à travers son quotidien (mon dieu l’épisode centré sur Matt et Mary Jamison ! N’allez pas me faire croire que vous n’avez pas versé une petite larme si vous l’avez vu).

Mais ces épisodes ne sont pas innocents. Chaque histoire vient s’imbriquer dans une autre comme un puzzle dont l’image se dévoile progressivement.

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C’est un procédé plutôt littéraire à la base et peu utilisé sur écran. C’est vrai que cette façon de raconter fait parfois penser à un livre, et même un livre aurait eu du mal à nous absorber autant, c’est dire 😅

 

Je ne sais pas pour vous mais perso, je suis devenue exigeante en terme de série, j’ai de plus en plus de mal à faire confiance à une nouvelle production, je me dis que tout a déjà été fait, que tous les schémas ont été épuisés ou que toutes les histoires ont été racontées.

Et puis il y a des petites perles comme The leftovers qui vous font changer d’avis. Des séries qui réussissent à aborder de nombreux thèmes (des questions de société comme la famille, la religion ou les inégalités mais aussi des questions plus métaphysiques) avec un pitch simplissime et une réalisation unique.

 

Mais je ne vais pas mettre 10/10, ça serait trop beau 😉. J’ai un tout petit bémol, vraiment léger hein mais il est bien là, ce bémol c’est le premier épisode de la seconde saison.

Ils sont à mon goût allés trop loin dans le bizarre, bizarre qu’on a tout de même frôlé parfois au détour d’un épisode sans que ça ne devienne néanmoins gênant.

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