[Série TV] Avis / Critique : Minority Report

par Camorra

2015 a été une année faste pour les amateurs de Philip K. Dick ET de séries. Nous vous avons déjà parlé ici de The man in the high castle, et nous en avons dit beaucoup de bien… Peut-on en dire autant de Minority Report ?

 

Non.

 

Bon, avant de rentrer dans le vif du sujet, commençons par le synopsis

 

Dans un futur pas tellement lointain, Agatha, Dash et Arthur ont la capacité de voir les meurtres à venir. Une aubaine pour la police qui décide d’utiliser leur pouvoir pour arrêter les méchants avant que le crime n’ait lieu… Jusqu’à ce que Precrime soit démantelé et que les 3 précognitifs soient libérés (pour les raisons qui vous ont été expliquées dans un dans un film avec Tom Cruise) .

 

 

C’est donc quelques années plus tard que l’histoire de la série débute avec Dash en personnage principal (oui je sais, il a un prénom de lessive mais il n’y est pour rien et Dash c’est toujours mieux que Ariel, Bonux, Omo ou Soupline).

Hanté par ses visions, Dash décide de combattre le (pré)crime accompagné de sa nouvelle acolyte, une enquêtrice sans intérêt mais néanmoins mise en avant sur TOUTES les affiches et promos de la série (ça doit être lié à la nouvelle lubie féministe d’Hollywood (ils vont jusqu’à faire un remake de Ghostbusters avec des nanas… Déjà un remake de Ghostbusters à la base je suis contre mais là… Bref, là n’est pas le sujet. Mais si quand-même un peu parce-que merde, foutre des nanas un peu connes partout ne va certainement pas aider à lutter contre le sexisme, rha ça m’énerve ça tiens)).

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D’ailleurs, le manque d’intérêt ne s’applique pas qu’à ce personnage, tout ce qui compose cette série est fade… A commencer par les personnages, tellement clichés que (je n’ai pas de métaphore pour illustrer mes propos là tout de suite mais vous comprenez l’idée)

 

Déjà, par pitié arrêtez avec les duos homme/femme, nous voyons ça dans toutes les séries commerciales du monde, Minority report mérite tellement mieux.

 

Bon au moins, Max Borenstein (pour vous donner une idée du personnage, sachez qu’il a travaillé sur cette daube monumentale de Godzilla par exemple, ce qui est difficilement pardonnable) nous a épargné la traditionnelle histoire d’amour, c’est déjà ça. Mais pourquoi dénuer les personnages de tout charisme ? Pourquoi sont-ils tous caricaturaux à mort ?

Nous avons la femme flic afro-américaine sexy « au caractère bien trempé » (= caractère de merde et formes généreuses), l’acolyte un peu ado attardé, le chef carriériste, l’ex hackeuse asiatique (oui à Hollywood il n’y a que les asiatiques qui y comprennent quelque-chose aux ordinateurs)… Aucun personnage ne sort du lot, ils ne sont là que pour donner un prétexte à la série pour exister. Et ils auraient mieux fait de s’abstenir.

 

Mais rassurez-vous, ce n’est pas le seul prétexte à l’existence de cette série, il y a aussi l’histoire. Le livre et le film parlent vaguement de meurtres et il semblerait que ça soit la seule chose que les scénaristes aient retenue. Malgré tout ce que l’œuvre originale peut proposer, malgré sa richesse, l’adaptation télévisuelle se contente de résoudre des meurtres, c’est Les experts Las Vegas en 2065. Super.

 

Les experts 2065

Les experts 2065

 

Les mecs ont réussi à transformer un œuvre de science-fiction posant de vraies questions sur la liberté et la société de consommation (entre autres hein) pour en faire une putain de série policière.

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Je sais bien que quand on adapte un roman sur écran, on ne peut pas tout reprendre…. Et ça ne m’a posé aucun problème dans The man in the high castle parce-que c’était vachement bien foutu. Mais là… Tout ce qu’il en reste c’est un vague contexte, 3 personnes qui ont des visions et qui aident la police à arrêter des criminels. Wahou, que c’est profond, que c’est passionnant.

 

Tout est tellement formaté que chaque scène devient prévisible, sans aucun suspense.

Mais ce n’est pas une torture de regarder ça, ma foi ça se laisse regarder si vous n’avez rien de mieux à faire (comme par exemple regarder la saison 2 de The leftovers (non sérieusement, regardez, vous me remercierez plus tard)).

 

Je me doutais que ça serait une série commerciale mais honnêtement, pas à ce point. Tiens par exemple, ce qu’on retrouve pas mal dans le film justement c’est une critique de la société de consommation dans un monde devenu anxiogène, un leitmotiv cher à Philip K. Dick.

Mais non, le monde de Minority report la série est tout choupinet… Comme nous sommes dans une série commerciale, impossible de critiquer le fond de commerce de la chaîne (la consommation), et hop, un gros sujet en moins, un pied dans la tombe en plus pour la production.

 

Et oui, fort heureusement la Fox arrête le massacre au bout de seulement une saison ! Me voilà réconfortée, cette niaiserie n’aura été saluée ni par le public, ni par la critique.

 

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