[Manga] Avis / Critique : Poison City

par JulSa_

Aujourd’hui je vais vous partager mon avis sur le manga Poison City, du mangaka Tetsuya Tsutsui, publié en mars dernier par les éditions Ki-oon. Ce manga a remporté le Prix Asie de la Critique 2015.

Tetsuya Tsutsui a écrit ce manga après la découverte, en 2013, de la censure de son manga Manhole (je vous le recommande d’ailleurs) au Japon. Cette censure à eu lieu dans la région de Nagasaki sans que ni lui ni son éditeur en soient informés. Enquêtant sur cette censure, il avait découvert qu’un comité de censure composé d’une quarantaine de notables et de hauts fonctionnaires de l’éducation avait décidé, sans l’entendre, de censurer son oeuvre.

La censure d’un titre signe son arrêt de mort. C’est en voulant dénoncer la bêtise et le non sens de ce système que Tetsuya Tsutsui a créé Poison City.

 

L’histoire ce déroule à Tokyo en 2019. À moins d’un an de l’ouverture des Jeux olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette afin de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s’abat sur tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d’expression n’est épargné.
C’est dans ce climat suffocant que nous retrouvons Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra-réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et son éditeur dans l’œil du cyclone…

Si Poison City se veut une œuvre d’anticipation immédiate (l’histoire se déroule dans cinq ans), la loi de classification des ouvrages appelée « loi pour une littérature saine » n’est pas tout à fait de la science-fiction comme à pu le subir Tetsuya Tsutsui avec Manhole en 2013. L’auteur nous livre une œuvre au service de la liberté d’expression, démontrant en de nombreux endroits l’absurdité de toute censure.

 

Au fil du manga, les demandes de modifications par le directeur éditorial d’Hibino se font de plus en plus audacieuses, non pas pour respecter la loi existante, mais plutôt pour devancer et anticiper des évolutions supposées de la censure. Il propose par exemple de masquer d’une barre noire les yeux d’un cadavre pour atténuer la violence graphique d’un dessin, ou encore de regrouper toutes les actions violentes sur la même page afin de limité le nombres de « pages à problèmes », quitte à dénaturer l’histoire.  Hibino refuse et risque de voir son manga et lui même d’être catégorisé comme « nocif » pour la jeunesse. Et encours donc de suivre un séminaire et un programme de soins intensif.

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Le mangaka nous parle également d’histoire. Car aux États-Unis aussi la censure toucha les auteurs de BD. En 1954, le Comics Code Authority mit en place un système d’auto-censure drastique empêchant les auteurs de s’emparer de nombreux sujets d’actualités.

Poison City est disponible en 2 tomes aux éditions Ki-oon.

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POISON CITY © Testsuya Tsutsui / Ki-oon

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