Project X Zone 2 – Brave New World est un RPG tactique développé par Monolith Soft et ayant pour particularité de fusionner les univers de Capcom, Bandai Namco et Sega principalement (avec quelques personnages Nintendo des séries Fire Emblem et Xenoblade). Cet opus fait suite à Project X Zone, un jeu plutôt méconnu en France puisqu’il n’y a pas eu de traduction lors de sa sortie européenne. Heureusement pour nous, ce tout nouvel épisode y a eu droit. Si vous êtes intrigués par ce jeu, c’est certainement que le fait de mélanger Phoenix Wright et Tekken ne vous fait pas peur, et que vous pensez que vous allez aimer ça ! Vous êtes maintenant en droit de vous poser la question suivante, le fan-service permet-il à lui seul la création d’un bon jeu ?
Fusion des univers
Des chaînes d’or apparaissent et disparaissent sans raisons apparentes partout dans le monde, on ne connaît ni leur origine, ni leur fonction. Au même moment, d’étranges portails apparaissent, et différents personnages venant d’univers multiples en sortent. On peut ainsi voir des personnages venant d’époques, de mondes, de dimension et de pays étrangers se rencontrer et rejoindre la lutte opposant les organisations Shinra et Ouma. Ces deux organismes sont représentés par des personnages propres à la série des Project X. Nos personnages enquêteront, accompagnés de la Shinra, sur la provenance des chaînes d’or tout en soupçonnant l’organisation Ouma d’être tout cela.
Cet embryon de scénario est, comme vous l’aurez compris, un simple prétexte à la fusion des univers. Cependant, les personnages originaux (comme Xiaomu), clichés au possible, ajoutent une bonne dose de fan service et rendent le jeu plus agréable à lire.
Ça en fait du monde !
Si le jeu ne brille pas par son histoire, on a par contre énormément de personnages jouables venant de pleins de licences différentes (Tales of, Shinobi, Street Fighter, Yakuza, Resident Evil…), et c’est bien cette énorme diversité qui nous montre que le jeu n’a pas été bâclé. Chaque personnage vient avec son histoire (même celle du premier PxZ), son univers et son style, on a donc des conversations bourrées de références, des différends entre les personnages qui se sont déjà rencontrés, des situations étonnantes et parfois remplies d’humour. On remarquera aussi que les personnages eux même ne comprennent pas grand chose tellement c’est n’importe quoi. Beaucoup de licences en revanche ne sont pas ou plus très connues en occident, je pense particulièrement à Summon Night ou Darkstalkers et d’autres nous viennent du passé comme la licence Shinobi qui ne s’est pas vraiment faite remarquée ces derniers temps. D’autres sont plus anecdotiques comme Adventures of Valkyrie ou Space Channel 5. Mais grâce à tous ces titres méconnus, notre curiosité peut être attisée, j’ai par exemple très envie de jouer à des jeux comme Yakuza ou Shinobi.
Ce n’est pas pour autant que ces personnages n’apportent pas leurs lots de problèmes. En effet, les conversations sont très longues et peut-être même parfois agaçantes pour les personnes ne connaissant pas parfaitement les univers respectifs de chacun. Vous pouvez les passer mais le jeu perdrait peut-être un peu d’intérêt, puisqu’il ne resterait que les combats.
Trop classique ?
PxZ 2 nous propose un RPG tactique classique et assez simple à prendre en main. Vous contrôlez plusieurs unités (le nombre change entre les combats) composées de deux personnages auxquels peuvent s’ajouter une unité solo et une unité de soutien. Ces deux types d’unités peuvent vous aider une fois par combat et sont utilisables à tous moments en plus de vos attaques, il est donc important de ne pas les négliger. Comme dans beaucoup de T-RPG, le déplacement se fait par cases et au tour par tour. Sur la carte, vous aurez des ennemis, des objets à détruire (coffres, caisses, éléments de décors…), et des pièges. Ces pièges peuvent être soit bons soit mauvais, et rien ne les différenciera, ce sera donc à vos risques et périls.
Parlons maintenant de la phase de combat, vous pouvez attaquer les ennemis de n’importe quel coté, derrière est plus avantageux que sur les cotés qui sont eux mêmes plus avantageux qu’en face, il est parfois indispensable de frapper au bon endroit. Une fois dans le mode combat, vous devrez utiliser des compétences plus ou moins efficaces (vous en avez plusieurs et vous en débloquerez au fur et à mesure du jeu) et la particularité ici est que vous devez essayer de faire des combos sans que l’ennemi touche le sol. En effet, les combos vous permettront de faire plus de dégâts, et de gagner des bonus d’or (+10% par tranche de 10 coups) et vous donneront une chance de faire des coups critiques qui vous permettront d’obtenir un bonus d’xp(+10% par coups critiques) à la fin du combat. Ces bonus ne sont pas négligeables et représenteront un challenge pour vous, vous pourrez même continuer à taper un ennemi alors qu’il n’a plus de point de vie, et ainsi augmenter le compteur de coups. Un autre élément qu’il est intéressant de savoir manier est le bonus de charge, il permet d’avoir un bonus considérable d’attaque, de gagner plus de PX et d’augmenter le taux de dégâts critiques lorsqu’on utilise une attaque que l’on a pas utilisée au combat précédent. Un dernier élément important, c’est l’annulation mirage, si vous disposez d’assez de PX, vous pouvez annuler votre attaque normale en cours (à n’importe quel moment), cela vous redonne une barre d’attaque et vous pouvez donc en profiter pour attaquer à nouveau. C’est toutes ces petites techniques qui empêchent le gameplay d’être trop classique, et certaines sont plutôt difficiles à prendre en main.
Pour vos combats, deux jauges seront importantes à connaître, la jauge de PC et celle de PX. Pour contre-attaquer par exemple, il vous faudra dépenser des PC, la contre attaque lance une phase de combat normale et n’empêche pas la perte de points de vie. Les PC vous permettent aussi de défendre ou encore d’utiliser une compétence passive. En revanche, les PX servent aussi énormément et sont donc aussi à économiser. En effet, ils servent aux combats multiples (attaque de plusieurs ennemis en même temps), aux attaques spéciales, à ne prendre aucun dégâts et à ressusciter vos alliés. Notez aussi la présence d’une jauge de PE qui indique les Points d’ennemis, ils les consomment lorsqu’ils utilisent des attaques spéciales, des multi-attaques ou des contre-attaques.
Le gameplay est classique mais ne manque pas d’atouts qui permettent au joueur de ne pas être passif. Il existe cependant un assez gros point noir concernant les parties (chapitres) qui peuvent durer assez longtemps et qui suivent souvent le même schéma. En effet, vous commencez souvent en équipe réduite, puis comme par hasard, un autre groupe se joint à vous et de nouveaux ennemis et boss apparaissent, au final ça en devient vite lassant. Heureusement, parfois de objectifs secondaires apparaissent, comme des missions chronométrées où on doit détruire certains objets. Pour finir sur les points négatifs, le grand nombre de jauge PP, PE et PX vous embrouillera très certainement au début.
Un RPG au rabais ?
Quelques éléments de RPG viennent agrémenter le jeu. Vous avez la possibilité par exemple d’acheter de l’équipement avec l’or gagné communément par toutes les unités. Les pièces d’équipement que vous achetez sont utilisables par tous et heureusement, car il y a beaucoup de personnages à gérer. En plus de ça, chaque unité a des compétences passives que vous débloquerez au fil du jeu, soit gratuitement, soit en dépensant des PP. Ces mêmes PP servent aussi à l’amélioration des attaques de vos unités, les PP d’une unité duo sont différents de ceux de son unité solo, vous pouvez donc augmenter une unité sans vous soucier de l’autre.
Peu d’éléments vraiment intéressant sont à retenir, les pièces d’équipements sont très nombreuses et finissent par coûter cher vis à vis du nombre de personnages. Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup d’emplacement par unité.
Un sans faute artistique ?
Vous allez certainement le penser en lisant ce titre, comment un titre qui fusionnent une multitude de licences peut être une réussite artistique totale ? Et bien tout d’abord, les personnages en mode déplacement sont très réussis et nous rappellent que l’ont peut faire du très beau tout en étant pixelisé. De plus, lorsqu’on passe en mode combat, on découvre un travail d’animation aussi abusé qu’agréable à regarder, surtout lors des attaques spéciales. Les décors sont eux aussi bien fait et arrivent à retranscrire correctement les endroits dont ils sont inspirés. Pour finir sur les points positifs, les musiques sont bien choisies et rythmées, elles collent parfaitement à l’ambiance du jeu et changent en fonction du personnage sélectionné. Niveau artistique, rien n’est vraiment inventé mais tout est sélectionné et adapté avec goût et c’est le plus gros point fort du jeu.
Une version complète ?
Tout d’abord, je tiens à préciser qu’il y a pas mal de DLC disponibles sous forme de packs d’objet, le premier est gratuit et les autres sont disponibles soit à l’unité, soit en lot pour 15€. En plus de ces objets dispensables, vous pouvez acheter un niveau de difficulté supérieur (qui vous offre certains avantages). On peut donc considérer le jeu comme étant complet, puisque rien n’est obligatoire pour jouer complètement à ce jeu. Vous ne pouvez pas non plus lui reprocher sa durée de vie puisque le jeu nous propose tout de même 42 chapitres de tailles assez conséquentes. Un chapitre peut durer plus d’une heure en ajoutant les dialogues et les combats. Notons aussi la présence des voix japonaises qui sont très importantes pour le fan-service et de la traduction intégrale du jeu en français.
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Points positifs :
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Un système de combat efficace…
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Le fan-service
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Les voix japonaises
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Les animations
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Durée de vie conséquente
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Les musiques
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Le nombre impressionnant de personnages
- Ça donne envie de découvrir les licences qu’on ne connait pas
[/one_half][one_half_last]Points négatifs :
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…mais très classique
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Beaucoup trop de texte
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Pas mal de conversations sans intéret
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Répétitif
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Certains personnages agaçants
- Certaines licences peu connues en occident
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