[Cinéma] Avis / Critique : Passengers

par Camorra

J’aurais pu faire tout un tas de choses à peine sortie, presque tremblotante, du cinéma. J’aurais pu rentrer tranquillement, grignoter les restes du frigo, prendre un bain, me relaxer après une journée de travail harassante et une séance de cinéma éprouvante, j’aurais pu aller boire une bière, lire, finir de regarder la saison 2 de « The man in the high castle« , j’aurais pu réfléchir au sens de la vie, au sens de ma vie… Mais voilà, ce besoin irrésistible de vous en parler est là, impossible de passer outre je ne serai pas tranquille tant que je ne vous aurais pas prévenus. Ce film est… Comment dire ? Comment trouver les mots justes ? Se lancer peut-être, oui voilà je vais me lancer et dire la première chose qui me passe pas la tête, excuse my french mais ce film est UNE PUTAIN DE SOMBRE MERDE.

 

Voilà c’est dit, pas besoin d’aller plus loin, lecteurs dociles que vous êtes je sais que la confiance que vous me vouez est aveugle mais le Rédacteur en chef de julsa.fr m’imposera un texte plus long alors je vais broder, essayer de justifier l’injustifiable.

 

Synopsis

Alors que 5000 passagers endormis voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète merveilleuse, l’un d’entre eux est accidentellement tiré de son hibernation 90 ans trop tôt, ce qui est franchement pas de bol d’autant que le super vaisseau de luxe n’a pas prévu le cas et qu’il va devoir finir sa vie tout seul à bord. Il décide donc de réveiller une meuf au pif pour s’occuper, puis vient la love story inévitable alors que le vaisseau commence à se détraquer.

 

Les attentes

Ayant une passion invétérée pour tout ce qui se rapporte à l’espace, je me fais un devoir d’aller voir tout film dans lequel une vague étoile apparaît, un principe somme toute particulièrement naze mais qui ne m’a que rarement déçue. Au demeurant, la bande annonce alléchante annonçait quelque-chose de grand, prédisait la naissance du digne héritier d’Alien, Interstellar, 2001 L’odysée de l’espace ou même du controversé Gravity. Je m’attendais à revivre le grand voyage d’Interstellar, l’angoisse d’Alien, la sensation de grandeur de Gravity et j’en passe… Le tout saupoudré d’une dose de Chris Pratt qui nous a fait rire dans Les gardiens de la galaxie, sans oublier la grande Jennifer Lawrence qui nous a fait frissonner dans la plupart de ses films.

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Bref, j’avais hâte et je suis allée voir Passengers dès sa sortie, bravant fièrement l’angoisse de me retrouver au milieu d’une foule compacte parce-que les quelques scènes de la bande annonce, impressionnantes, laissaient entrevoir un bon film d’action, trépidant et rythmé au milieu de décors assez dingues.

 

Le vaisseau Avalon est le personnage le plus charismatique du film

Le vaisseau Avalon est le personnage le plus charismatique du film

 

La (sombre) réalité

Sauf que voilà, la réalité c’est que Passengers est une putain de comédie romantique à deux balles. Une daube, chiante comme la mort et ponctuée de scènes prévisibles sans saveur. Nous avons eu droit à tout ce qui se fait de plus naze dans le cinéma hollywoodien, à commencer par des personnages plats et sans intérêt. Si Morten Tyldum (le réalisateur) a réussi une prouesse c’est de me faire détester Jennifer Lawrence et de rendre Chris Pratt fade comme, arf j’en perds mes mots et ne trouve pas de métaphore appropriée, il est fade voilà tout. Jennifer Lawrence grime une sorte de pimbêche, connasse privilégiée, rêveuse et capricieuse, Chris Pratt est un looser. Nous nous ennuyons en regardant Chris Pratt s’ennuyer dans son super vaisseau tout confort, nous nous ennuyons en regardant Chris Pratt réveiller sa belle au bois dormant et la séduire à coup de jeux d’ados libidineux. Ensuite nous nous ennuyons quand le vaisseau commence à perdre les pédales (quel message veut-on nous faire passer là ? Que notre confiance en l’infaillibilité de la technologie est dangereuse ? Qu’il faut revenir à des valeurs plus « terrestres » ? Une telle pseudo-morale n’a clairement pas sa place dans un film sur l’espace).

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J’ai bien eu une lueur d’espoir en voyant Morpheus arriver au moment où rien ne va plus, peut-être allait-il mettre un peu de piquant, nous sortir de la Matrice et mettre fin à ces 1h57 de torture… Ais-je vraiment besoin de dire que son apparition est complètement inutile ? Tout juste bonne à mettre un troisième nom connu sur l’affiche.

 

Vous pensez que j’exagère, oui je le vois bien, vous pensez que je suis partiale, de mauvaise foi, mais sachez que mes standards en terme de cinéma sont assez bas, je suis bon public et tout ce que je demande à un film est de me faire passer un bon moment (pour preuve, j’ai apprécié Assassin’s Creeds).

 

Finissons-en, je ne vais pas m’étendre sur les incohérences, Chris Pratt, petit bricoleur terrien répare le vaisseau en un tour de main, comme si Di Caprio avait réparé le Titanic et à la fin, tout finit bien. Tout le monde est heureux sauf le spectateur à qui aucun cliché n’aura été épargné, du mec qui se sacrifie pour sa dulcinée à cette dernière qui ne veut pas le laisser partir et qui propose de crever à sa place, en passant par la nana qui décide que finalement elle l’aime encore et qui essaie de le sauver (elle réussit évidemment. Après un plan nunuche où Chris Pratt dérive mort dans l’espace, Jennifer Lawrence le sauve grâce au pouvoir magique de l’amour. Oui Oui vraiment.)

 

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