Aujourd’hui sort Shadow Dancer, qui porte très bien son titre. En effet ce film nous fera virevolter dans les ombres de la clandestinité pendant la guerre secrète que s’infligeaient le MI5 et l’IRA dans les années 90. Affichant au cast Clive Owen (Sin City), Gillian Anderson (X-files, avec le tiret hein) et Andrea Riseborough (Resistance) magnifique dans son rôle de femme fragile et forte.
Prise entre le « devoir familial » et son jeune fils, Colette se fait attraper par les services secrets britanniques et se voit proposer une offre qu’elle ne peut refuser: soit elle devient une informatrice pour le compte du MI5, soit elle passe 25 ans en prison. Ce qui signifierait qu’elle ne verra pas son gamin grandir. Elle accepte et ravale sa fierté, sans se douter des sacrifices auxquels elle devra consentir.
Derrière cette intrigue qui a l’air assez dramatique, on se heurte à un choix de réalisation assez efficace, qui joue sur la carte de la sobriété. Pas d’explosions à la James Bond, pas de fusillades, le jeu d’acteur est le pilier du film. On s’immisce dans un monde de paranoia et de tension constante, on retient son souffle sous les déclarations de trahison et on serre les poings quand la fatigue de la traque fait faire des erreurs aux personnages. C’est usant pour eux, et nous on halète. Les décors, sobres eux aussi évoluent entre
L’univers de la clandestinité n’est pas un sujet souvent abordé du point de vue de Shadow Dancer, crûment et sans concessions. Le personnage incarné par Gillian Anderson n’hésite pas à sacrifier des « terroristes » pour sauver des citoyens, alors que Mac se rend subitement compte qu’il n’a plus le contrôle de son opération et perd pied peu à peu. Il en vient même à remettre en questions les techniques de l’agence pour laquelle il a travaillé.
Un film sur un duo improbable que tout oppose, mais qui joue tellement gros qu’ils ne peuvent laisser l’autre, sur fond de fin de guerre de l’IRA.
A voir et à réfléchir, Shadow Dancer est un film sombre et lent, mais très intense.
Sortie en salle le 6 février 2013.
Note: 3.5/6