Avis Manga : 24 Histoires d’un temps lointain

par Inconnu Day

Lointain passé, lointain avenir… Un présent qui nous échappe… La grande et la petite histoire de ce qu’aurait pu être ou pourrait devenir l’humanité s’entrecroisent sous les traits grandioses de maître Matsumoto

24 histoires d’un temps lointain : quand le passé rejoint l’avenir

Ces 24 histoires mettent en scène les personnages récurrents de Leiji Matsumoto, papa du très célèbre Harlock (traduit chez nous par Albator). Partie d’un lointain passé vers un lointain avenir, ce titre nous narre les instants, vies et sacrifices de quelques-uns au profit de l’ultime besoin de l’humanité : sa survie. La mort accompagne souvent la vie dans un grand bouquet final que seules les meilleures saga de science-fiction ou de science-fantasy, telle La ballade de Pern, peuvent exprimer. Une fatalité rappelant à notre esprit la fugacité de l’existence, mais aussi l’impact irréversible qu’elle peut avoir sur l’univers.

Si ce titre a un thème secondaire, c’est bien l’amour dans sa définition charnelle. En effet, la survie de l’espèce induit la reproduction et donc les rapports sexuels. Une thématique abordée bon nombre de fois et sur laquelle Leiji Matsumoto semble s’attribuer une autocritique assez dure. Aussi pervers qu’il puisse se penser, le maître évoque graphiquement les choses avec subtilité, plus qu’il ne les montre. Avec un grand savoir-faire, il esquive le vulgaire pour mettre en avant le fondement, et parfois même la nécessité, d’une relation intime. De même, il ouvre les horizons à d’autres cultures, présentant d’autres points de vus, d’autres aspirations.

 

Femme… Je vous aime

Lorsque l’on évoque le nom de Matsumoto, on pense avant tout à Albator tant son rayonnement culturel est immense. Toutefois, la seconde image qui nous vient est celle d’une femme, grande, élégante, aux traits allongés et à l’aura glaciale. Créature de rêve comme de cauchemar, tantôt d’une bonté à toute épreuve, tantôt égoïste ou fatale, la Femme est une inspiration majeure. C’est sans doute pour cette raison qu’elles prédominent largement dans ce titre, peu importe leur rôle. 

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24 histoires d'un temps lointain

Un point de vue étonnant et intéressant, quand on sait qu’à la sortie de ce titre, Leiji Matsumoto est marié à la mangaka Miyako Maki depuis déjà 14 ans. Un axe de réflexion qui prend tout son sens quand on réfléchit à l’autoportrait du maître, qui se représente souvent comme un petit homme rabougri, légèrement pervers et souvent victime de son attirance pour la gente féminine.

L’ultime point de cette réflexion se nomme Serment d’amour et de mort sous le soleil de minuit. Dix-huitième histoire de ce recueil, elle narre une belle histoire, mais la commente d’une terrible façon, exprimant un point de vue de spectateur vulgaire qui supplante l’œuvre en appelant à ce qu’on appellera plus tard le “fan service”. Un titre qui en dit long sur le point de vue de l’auteur.

 

Space Adventure

24 histoires d’un temps lointain est sorti au Japon en 1975 sous le nom Kaerazaru Toki no Monogatari. Cette édition est sortie chez nous en 2014 en un seul tome chez Kana, dans la collection Sensei.

Côté dessin, il faut se souvenir que ce titre a bientôt 50 ans. Si sa qualité n’est plus à prouver, certains designs peuvent vieillir un petit peu du point de vue des néophytes, notamment le charadesign presque cartoonesque de certains personnages. Quant au reste, Leiji Matsumoto nous rappelle que le manga est un art à part entière. S’il joue de la simplicité des trames de fond pour ouvrir ses récits comme leurs emplacements, il n’a pas son pareil pour travailler les remplissages, et c’est d’autant plus vrai pour l’infinie noirceur du vide.

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Kana nous gratifie ici d’une très bonne édition. La préface est écrite par Florian Rubis et nous présente l’histoire éditoriale du maître. La postface, quant à elle, est écrite par la chanteuse et compositrice Tokiko Katô en 1998. Là encore, deux textes très intéressants pour accompagner nos réflexions sur l’œuvre. D’un point de vue plus terre à terre, la taille du livre nous offre un confort de lecture à la hauteur du titre, sans avoir l’inconvénient des couvertures solides et des revêtements de papier réfléchissant la lumière. Enfin, la couverture cartonnée est très belle, ce qui donne d’autant plus de crédit à la collection.

 

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Conclusion

24 Histoires d’un temps lointain, c’est avant tout une rencontre. Une rencontre avec Leiji Matsumoto dans un premier temps, puis avec tous ces personnages, définis ou non. Et enfin, une rencontre avec nous-même, de par la réflexion profonde que ce titre engendre. J’ai vraiment adoré ce titre et ne peux que vous le conseiller très fortement. Il fera par ailleurs un excellent choix de cadeau pour les fêtes, même s’il conviendra mieux à un public adulte ou en fin d’adolescence.

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