Ok, qu’on se le dise tout de suite, Netflix à toujours su capitaliser sur de bonnes recettes. Et comme tout cuisinier qui se respecte, le but est de faire monter la sauce pour les connaisseurs et les débutants ! Autant clore le suspens, cette saison 2 de Big Mouth est comme tout Malabar de votre enfance qui se respecte : un délice de pur plaisir. Sans transitions ou tabous, reprenons l’histoire de nos héros.
Synopsis
Big Mouth, c’est l’histoire de Nick, Andrew, Jessi et Missy, jeunes ados prépubères en classe de 5ème de la banlieue de New York, qui découvrent leur corps, leurs instincts, leurs fantasmes… et les éjaculations nocturnes. La série raconte leurs péripéties dans un collège du coin, avec les premières sensations amoureuses et surtout le difficile passage de l’enfance à l’âge adulte. Avec l’arrivée (non exhaustive) des règles, de la masturbation pour les deux sexes, de l’homosexualité vraie ou supposée ou encore du viol et de l’infidélité.
Starling et Bayliss, au fondement du monstre des Hormones
Reprise en fanfare pour ma série du moment, Big Mouth, avec nos infatigables trublions de Nick Kroll et d’Andrew Goldberg. Clairement, la série vous a infecté et elle le sait : les 2 épisodes vous en mettrons plein la figure pour ne plus jamais vous lâcher et tout regarder d’une traite (oui, et alors j’ai le droit …). Les gags sont toujours aussi tordants, le thème en apparence sérieux en funambulisme permanent avec le trash vous arracheront de sublimes moments de gausse ; une série allant aussi prêt du soleil sans se brûler les ailes, je ne crois jamais avoir vu ça aussi bien gérer.
La VO est comme toujours fortement supérieur à l’originale, même si quelque référence purement américaine ne peuvent qu’être traduite à moitié, obligeant à trouver un ersatz de chute à la blague en question. Mais je pinaille vraiment, vous comprendrez à 99 % toutes les blagues 😀
Les personnages, réels ou non, sont toujours très bien construits, disposant de plus en plus de caractère et de personnalité avec un humour caustique de tous les instants, lorgnant aussi du côté burlesque de la sexualité standard en la tournant en dérision dans nombre de circonstances.
Les Monstres des Hormones (homme ou femme) sont toujours doublés de façon diabolique et démontre vraiment la qualité du cast sur cette saison de 10 épisodes. L’arrivée du nouveau personnage, le « Sorcier de la Honte », doublé par David Thewlis (le Professeur Lupin dans la saga Harry Potter) est tout bonnement magnifique : un « ennemi » avec une animation de film d’horreur qui torture tous nos élèves pour réfréné leurs pulsions naturelles, douter d’eux-mêmes ou réaliser des actes qui ne leur ressemble pas. Et qui démontre son utilité dans la régulation des rapports humains (mon petit cœur de sociologue amateur à pulser pour lui 😳 )
Le Mur invisible en mode Last Action Hero
La profusion de références vous laissera sans voix et permet à la série de continuer sur sa lancée effrénée. Toujours plus de chansons, de reprise et de clin d’œils porté à Disney notamment ou encore Star Wars/Trek (suivant votre allégeance) ponctueront de manière hilarante votre session de visionnage.
Cela étant posé, cette saison assoit désormais des thèmes toujours plus collants à la société d’aujourd’hui, en abordant des sujets sur les adolescents comme toujours mais aussi beaucoup plus sur les parents. Certains épisodes se concentre sur le divorce, la séparation, l’éducation des parents envers leurs enfants (sexuelle ou non) et permet à mon sens d’inclure un public toujours plus large et varié à la série. Une vision également toujours plus proche du monde d’aujourd’hui avec une approche du cisgenre, de l’homosexualité et plus largement de l’orientation sexuelle et de la sempiternelle « fake news » 😉
Encore une fois, l’accent est mis sur l’écoute, le dialogue, la lutte contre les faux semblants et les mythes autour des MST par exemple, avec un excellent épisode qui y est consacré (avec beaucoup de recherche dans les inspirations de films/séries) avec une dérision rarement vu et de multiples grilles de lecture d’une même situation.
Pour cette saison, Big Mouth appui et certifie pour de bon son orientation mature sans filtre, brut de décoffrage avec un public qui en redemande toujours plus. Une saison qui se laisse couler toute seule avec projection collatérale, à l’instar de la direction prise par Netflix envers ce type de série (Paradise Police, Désenchantée) et de ces aînés (Archer, Bojack Horseman) avec différentes tonalités offertes au public dans l’univers du politiquement incorrect.
https://www.youtube.com/watch?v=4QUix4Hdyps
Si vous souhaitez consulter mon avis sur la première saison, rendez-vous ici.