Shun Uruma est victime de harcèlement depuis déjà un an. Mais la violence va de plus en plus loin, s’approchant jour après jour de la tentative de meurtre. C’est ainsi qu’il est surnommé “Sujet expérimental A” par 5 de ses camarades de classe. Mais tant que Shun peut être avec son petit frère et ses parents, il ne se plaint pas.
Jusqu’au jour où ses harceleurs vont décider de le priver de tout ce qui le retient à la vie en maquillant le meurtre de sa famille en accident de la route, sous la direction de Kyô Shigoku, le leader du petit groupe. Il ne lui reste plus qu’une personne : son grand-père, ancien assassin pour l’armée japonaise.
Shun va grandir avec une seule idée en tête : se venger de ses harceleurs. Pour ça, il va devenir fort, si bien que 4 ans plus tard, il est prêt. Il n’a toutefois plus qu’une seule consigne : s’assurer, avant d’appliquer sa vengeance, que ses harceleurs n’ont pas changé…
Cross of the Cross : le mal contre le mal
Un titre qui nous emmène dans l’obscurité de l’âme, aussi bien d’un côté que de l’autre. Si les 5 harceleurs ont très clairement un problème relevant de la psychiatrie, Shun est ce qui, dans bien des cas, est appelé le mal, au même titre que ses harceleurs. Si les histoires sur le harcèlement font légion, notamment au Japon où le fait est bien plus reconnu que chez nous, il faut bien avouer que le développement de celui-ci m’a vraiment surpris. Non seulement les faits vont très loin, malgré le jeune âge des protagonistes, mais en plus notre héros va choisir une voie assez inédite dans ce genre d’histoire. J’ai d’ailleurs particulièrement hâte de découvrir le développement de ce dernier.
Cross of the Cross, ou Juujika no Rokunin en japonais, est un manga écrit par Nakata Shiryu depuis 2020 pour actuellement 14 tomes. Le titre débarque chez nous le 3 janvier 2024 chez Delcourt Tonkam dans la collection “Borderline”.
Crux crucis
Graphiquement, ce titre fonctionne très bien. Les trames de fonds sont généralement assez simples et les détails auxiliaires passent souvent à la trappe, laissant une idée de finition assez simple et rapide. Toutefois, cela porte naturellement vers les personnages et leurs sentiments et émotions, particulièrement mis en avant par les traits fins du mangaka. L’obscurité dans laquelle sont plongés les personnages est d’ailleurs particulièrement bien mise en place. La gestion des trames est maîtrisée et l’action, quoi que pour le moment plutôt discrète, laisse penser à un excellent potentiel pour la suite du titre. Le rythme fonctionne bien, même s’il faut bien avouer qu’on arrive à la fin du tome avant d’avoir eu le temps de le réaliser.
La couverture laisse entendre, de par ses croix et le charadesign du personnage, qu’il s’agit d’une œuvre surnaturelle. Pour le moment, ce n’est pas du tout le cas. Petit plus, l’adaptation de la version française est excellente et les petits efforts fournis tout au long du titre sont très appréciables. De même, j’apprécie beaucoup le design de la couverture cartonnée.
Conclusion
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Mais a qui s’adresse ce titre ? Delcourt-Tonkam l’indique bien dans sa collection Borderline et j’appuie personnellement ce choix. Si la violence graphique ne verse pas dans le gore, la violence psychologique est assez obsessionnelle. Ainsi, déconseiller la série aux moins de 16 ans est un choix assez juste. Ce titre plaira aux fans de thriller psychologique, sans le moindre doute.
Ce premier tome de Cross of the Cross est plein d’espoir quant à la suite de la saga. Tout est porté à l’efficacité et le tome se dévore littéralement, malgré la frustration que peut créer tous les malheureux évènements qui tombent sur la tête du héros. J’ai beaucoup aimé ce titre et suis extrêmement curieux de la tournure que prendront les événements. Une affaire de plus à suivre, donc…
