L’université est certes un lieu d’étude, mais c’est aussi un lieu de rencontre entre les individus. Qu’ils se ressemblent ou qu’ils soient différents, ils s’y découvrent des atomes crochus, se rapprochent, apprennent à se connaître et vivent des histoires d’amour. C’est d’autant plus vrai en art, où l’expression des sentiments est primordiale.
Color Collection : Eternal Spring
Saiki a beau faire des efforts, il peine à trouver de l’engouement dans ses activités. Sa seule source d’inspiration est une sculpture qui patiente, oubliée de la majorité. Mais un jour, Amano, un élève d’une année supérieure, l’aborde… Serait-ce le début du partage de quelque chose ?
Takagi perd sa motivation jour après jour. Sculpteur, il a conscience que son art ne paie que très rarement et hésite à essayer d’en vivre. Jusqu’au jour où il rencontre Mikhaïl, un modèle de nu d’origine russe, au corps parfait et à l’âme blessée.
Daichi commence un nouveau départ. Il a quitté son ancien job de serveur dans un café pour reprendre ses études et donner une chance à son rêve d’enfant : devenir designer dans le jeu vidéo. C’est là qu’il retrouve Minoru Ôtake, enseignant de sculpture blasé, qui était autrefois un client qui lui avait tapé dans l’œil…
Un condensé de 6 histoires courtes, le tout se passant dans le même établissement, ce qui permet à nos différents protagonistes d’interagir ensemble. Une excellente idée qui donne beaucoup d’épaisseur à ce recueil, qui ne se contente plus de suivre un personnage unique pour un tome qui le serait tout autant. On se plaît à recroiser nos protagonistes, même si leurs histoires sont résolues. Si celles-ci suivent un schéma narratif assez semblable, les différences entre les personnages apportent de la nuance et la fraîcheur de l’écriture rend la lecture agréable et romantique, à l’instar d’un shojo. Son thème le rapproche d’ailleurs de Honey & Clover, avec qui il a quelques similitudes, mais son traitement le rend bien plus direct et corporel, donnant aux relations corporelles une importance bien plus grande.
Color Collection est un manga écrit par Serizawa Tomo, auteur déjà bien habitué aux one shot yaoi, notamment chez Taifu. Il est sorti le 14 Août 2024 chez Delcourt-Tonkam dans la collection Moon Light. Comme c’était le cas pour Un second au revoir, on est en droit de se demander pourquoi un boys love se retrouve dans cette collection, ne possédant finalement aucun trait commun avec le reste de la production…
Love, Boys and Cherry tree
Du côté du dessin, c’est un sans-faute. Les charadesign sont efficaces et impriment le caractère des personnages dans l’esprit du lecteur. La finition est excellente. Les trames sont nombreuses, mais généralement discrètes, sans pour autant être tape à l’œil quand elles se font plus expressives. Les trames de fonds sont nombreuses, notamment pour une romance, bien choisies et bien réalisées. Les expressions et sentiments des personnages transparaissent très bien, aussi bien grâce au scénario qu’au dessin. Le rythme peut sembler rapide sur le papier, mais à la lecture, c’est un titre qui se savoure, ce qui ralentit le rythme et le rend assez proche d’une tranche de vie. A noter qu’il comporte un certain nombre de scènes montrant des relations sexuelles et qu’à ce titre, malgré son design et son approche très romantique, il est à réserver à un public averti.
La couverture est très belle et le choix d’une couverture cartonnée rose et représentant des sakura ne met que plus en valeur le titre. Il est d’ailleurs de bonne facture, comme toujours chez Delcourt-Tonkam.
Conclusion
Color Collection est-il pour vous ? Si le yaoi (boys love) n’est pas un problème pour vous et que le romantisme printanier vous met des étoiles dans les yeux, alors foncez. Si le noyau dur du public restera sans aucun doute les fujoshi, l’approche est assez ouverte pour permettre à d’autres de s’y plonger et d’y trouver un intérêt esthétique certain.
J’ai apprécié Color Collection. Si je suis loin d’être un consommateur de Yaoi, il faut bien reconnaître que le dessin est somptueux et les différents scénarios très intéressants, même si j’apprécie moins la démonstration sexuelle qui n’est, à mon sens, pas vraiment nécessaire dans la narration d’une histoire d’amour.
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