Yuta Asamura a toujours vu ses parents se disputer. Alors le jour où la trahison de sa mère conduit à la séparation et au divorce de ses parents, il s’est décidé pour de bon à ne plus rien attendre de la gent féminine.
Days with my StepSister : anti-cliché
Les années ont passé. Yuta est désormais un lycéen de 17 ans quand son père lui annonce qu’il a décidé de se remarier. D’abord content pour ce-dernier, il déchante assez vite en apprenant qu’il va devenir grand-frère. Si son inquiétude n’est que plus grande quand il découvre que sa petite sœur, loin d’être une enfant, est une adolescente tout ce qu’il y a de plus authentique. D’à peine quelques mois sa cadette, Saki Ayase est une demoiselle d’une nature plutôt extravertie, habituée à la solitude et plutôt débrouillarde. Peu habituée à la vie de famille, elle préfère se sentir indépendante et poser les bases de ses relations de façon claire et précise. Un comportement qui arrange bien Yuta pour organiser son nouveau quotidien avec sa belle-mère et sa demi-sœur.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arrivée soudaine d’une demi-sœur est un cliché très en vogue ces dernières années. Cette soudaine proximité est généralement l’occasion de présenter bon nombre de quiproquos, plus ou moins érotiques et plus ou moins fantasques. Mais ici, les choses sont différentes. En effet, nos protagonistes posent les bases de leur relation dès le début, de façon à être les plus clairs possibles. Ainsi, la gêne et les incompréhensions qui sont généralement en amont des quiproquos sont évitées et la cohabitation n’en est que plus simple. Sans attendre une simulation de vie de famille qui ne correspond pas à leurs attentes, ils se contentent d’apprendre à se connaître tout en juxtaposant leurs deux existences. Un point de vue assez novateur et qui donne à cette relation une tournure originale qui ne demande qu’à se construire sur quelque chose de solide.
Days with My Stepsister est un manga scénarisé par Ghost Mikawa, auteur du Light Novel original, dessiné par Hiten, illustrateur de l’œuvre originale et chara-designé par Kanade Yumika. Il y a actuellement 4 tomes au Japon. Le 1er tome est sorti en France le 14 Août 2024 chez Soleil Manga et le suivant est annoncé pour le 6 Novembre.
Classique efficace ou efficacité classique
Côté dessin, nous sommes sur un titre bon dans son exercice. S’il ne cherche pas l’originalité ou même à s’inscrire dans un genre particulier, il parvient à maintenir une sorte de neutralité graphique assez étonnante. En effet, si le charadesign tient plutôt du shojo moderne ou du shonen-Ai, la réalisation s’approche plutôt d’une comédie quand l’ambiance se veut très tranche de vie. Le trait est fin et met en avant la force de l’outil numérique. Une très large palette de trame est utilisée, allant d’un style plus franc à quelques évocations shojo sans toutefois basculer dans le genre. On notera l’excellente maîtrise du dégradé et des effets de trame discrets, témoin du travail d’illustrateur du dessinateur. La neutralité ambiante, ainsi que le travail de réalisation donne un côté très rafraîchissant au titre, faute de lui donner graphiquement autant d’originalité que son scénario.
Comme toujours, l’édition de Soleil manga est de très bonne facture, renforcée par deux premières pages en couleur. Si j’aime beaucoup le design de la couverture cartonnée, j’avoue que je ne trouve pas la couverture très représentative du titre.
Conclusion
Intrigué par le shojo mais vous n’avez jamais lu que du shonen ? Les comédies romantiques ne vous plaisent pas ? Alors Days with My Stepsister fera une excellente porte d’entrée au genre pour vous ! A contre-courant des clichés habituels, il tient bien plus du slice of life et apporte un dégradé de style très confortable. Si c’est un titre très intéressant, il risque toutefois de frustrer des lectrices ou lecteurs plus avides de romance assumée et plus directe.
J’ai beaucoup apprécié Days with my stepsister. C’est un manga très agréable à parcourir, qui prend une trame originale et qui profite d’une bonne qualité graphique. Les possibilités sont encore extrêmement larges, même si elle ne laisse que peu de doute à une suite plus romantique. Ce titre fait tout bien, mais sans jamais chercher à se démarquer particulièrement. J’ai donc hâte de voir quelle direction il prendra par la suite.
