Les souris sont au bas de la société. Rejetées et abusées de tous, elles font ce qu’elles peuvent pour survivre dans ce monde cruel.
Iroha est une jeune souris, malade et luttant pour sa survie. Prise à partie par un malfrat sur le point d’abuser d’elle, elle est sauvée in extremis par Yakumo, un renard aristocrate gérant d’une grande auberge.
A bout de force, elle s’évanouit et se réveille dans la magnifique demeure de Yakumo. Il lui annonce alors qu’elle est sa propriété et se met à prendre soin d’elle. Parviendra-t-elle à s’échapper de cette prison dorée ? Quelle est donc cette fameuse maladie qui lui donne cette constitution si fragile ? Finira-t-elle par accepter les avances de Yakumo, d’autant qu’il semble vouloir faire d’elle sa femme ?
Le Secret de la Souris : Anthropo-romance
Dans ce monde rempli d’anthropomorphes, les choses peuvent prendre une tournure parfois assez particulière. Le jugement entre les différentes races est assez violent et semble passer assez vite d’un extrême à l’autre, ce qui peut donner un petit reflet cliché sur cette société. La relation entre Iroha et Yakumo est très ressemblante de celle de Chise Hatori et de Elias Ainsworth de l’excellent The Ancient Magus Bride (chez Komikku), au détail près que là où Magus Bride nous vendait de la bienveillance et de la curiosité, Le Secret de la Souris nous vend une relation conflictuelle, où obligation et stéréotype s’affrontent dans un dialogue de sourd. En dehors de Yakumo, notre héroïne va évidemment faire la connaissance d’autres personnages. En sortira des relations parfois saines, parfois engendrant la jalousie du maître de maison, parfois sous le signe de la persécution. Le tout associé à l’auberge où se situe l’action, il faut bien avouer que cela ressemble beaucoup à l’anime et manga de très bonne facture Kakuriyo no Yadomeshi, sorti en 2018, qui possède un synopsis assez proche, si on remplace les animaux par des yokais. Si on anticipe assez facilement comment évoluera la romance de nos personnages dans ce titre, un fil rouge se démarque toutefois : la mystérieuse maladie de Iroha. Que peut-il bien se cacher derrière cela ?
Le Secret de la Souris est un manga écrit par Shiraishi Yuki depuis 2020 pour actuellement 6 tomes au Japon. Le 1er tome est sorti en France aux éditions Delcourt/Tonkam le 7 Février 2024 et le prochain tome sortira le 2 Mai prochain.
Shiraishi Yuki est une habituée du genre shojo, ayant déjà plus de 15 séries plus ou moins courtes à son actif, dont certaines publiées en France. Le rythme de publication du Secret de la Souris devrait toutefois être ralenti, puisqu’elle a commencé simultanément une nouvelle série en 2023 : 99% Succubus-chan.
Manimal
Côté dessin, il faut avouer que la partie shojo est impeccable. Shiraishi Yuki est une experte et elle le montre, avec une maîtrise parfaite des codes du shojo, notamment des trames à effet enjôleur. Si le charadesign de Iroha fonctionne très bien, il faut bien avouer que le fait que Yakumo soit un renard donne un côté “furi” assez déconcertant. Ça l’est d’autant plus que le titre se veut assez mature et laisse donc traîner quelques sous-entendus. De plus, l’utilisation d’un renard comme protagoniste n’est visiblement pas le fort de notre mangaka, pas aussi à l’aise qu’avec les êtres humains, ce qui est parfaitement normal étant donné son parcours. Les trames de fonds sont peu nombreuses, mais généralement d’assez bonne qualité. La réalisation du titre nous permet de n’avoir aucun problème de spatialisation à la lecture. En revanche, malgré un cadre où les personnages secondaires devraient être nombreux, ils étonnamment aux abonnés absents. A voir ce qu’il en sera dans les prochains tomes. Les chapitres sont étonnamment assez longs, mais le rythme assez rapide en fait un tome assez rapide et agréable à lire.
Conclusion
Le Secret de la Souris est-il pour vous ? Premièrement, ce titre s’adresse à un lectorat shojo. La romance est l’épicentre de cette histoire et le titre se plaît à nous le rappeler à chaque digression du scénario. Ensuite, si vous cherchez une romance plus traditionnelle, alors vous n’êtes pas au bon endroit. En revanche, si vous avez une appétence particulière pour les univers anthropomorphes et les relations entre classes sociales à la Hana Yori Dango, le tout accompagné d’une légère fragrance d’érotisme, alors vous trouverez votre bonheur dans ce manga.
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Si j’ai apprécié la lecture du Secret de la Souris, mon appétence naturelle pour les manga romantiques m’a poussé à découvrir bien d’autres titres qui me correspondent mieux. Cela n’en fait pas un mauvais manga pour autant, loin de là, mais il faut avouer que je ne suis pas du tout la cible de ce titre, au lectorat bien plus restreint qu’un shojo habituel.
