Nana Kenzaki est passionnée et investie dans son travail. Mordue de publicité, elle met tout son savoir-faire dans ses productions et les résultats sont au rendez-vous. Mais ses collègues voient d’un mauvais œil que la petite nouvelle rafle les projets, ce qui la déprime particulièrement. Son réconfort : passer la soirée dans de petits restaurants familiaux. Mais en plein cœur de Kyoto, il peut être compliqué de trouver un endroit où s’asseoir un vendredi soir. C’est ainsi qu’au hasard des ruelles, elle découvre l’ours polaire…
Songe d’une nuit ambrée : bière à volonté !
Dans ce petit restaurant perdu au milieu du dédale de ruelles de Kyoto, Nana fait la connaissance du gérant, Ryûichi Nonami. Celui-ci vient d’ouvrir son établissement, mais souffre pour le moment d’un manque de visiteurs. En effet, le petit restaurant n’est pas très bien placé et la communication laisse à désirer. Nana est pour le moment loin d’être séduite. Elle est en courant d’air, le menu ne propose qu’un plat accompagné par de la bière artisanale et elle est en compagnie d’un gros nounours dans la lune et d’un influenceur de voyage. Une réflexion qu’elle a, bien malgré elle, énoncée à voix haute et qui finit de briser la glace. C’est ainsi qu’elle fait également la connaissance de Tetsuo Ashikari, photographe de son état. Afin de détendre un peu l’atmosphère, Ryûichi décide qu’il est désormais temps de les introduire à la bière artisanale…
Si un lien d’amitié va très vite souder nos trois comparses, il semblerait que le ciment de leur relation soit bel et bien la bière artisanale. En effet, complexe et diversifiée, du processus de création jusqu’au service et aux plats qu’elle accompagne le mieux, la bière est finalement bien plus qu’une simple boisson produite de façon industrielle. Un savoir-faire qui passionne tout particulièrement Ryûichi, et qu’il souhaite mettre en avant dans sa vision de la cuisine. Entre amitié, tranche de vie et documentaire, ce manga ne manque ni de pétillant, ni de désaltérant. Nos personnages évoluent doucement, se rapprochant au rythme des boissons partagées, donnant ainsi cette ambiance détente si agréable.
Songe d’une nuit ambrée est un manga scénarisé par Murano Masoho et dessiné par Yoda Nodoka. Débuté en 2018, il possède déjà 8 tomes au Japon. En France, le premier tome est publié par Soleil Manga dans la collection Gourmet depuis le 2 Octobre 2024.
Craft Beer, Craft Manga
Côté dessin, Yoda Nodoka n’est pas en reste. Le charadesign est assez classique et présente des archétypes que l’on a déjà aperçu ça et là. Sa simplicité évite même l’utilisation du style chibi pour les scènes les plus comiques. La gestion des trame se veut globalement dans l’efficacité et reste très discrète. Les trames de fonds sont bien souvent inexistantes, réduites à quelques traits bien choisis. On notera toutefois un effort de très bon goût sur l’ambiance unique de Kyoto, en plein soir d’été. Si jusque là tout cela semble être plutôt négatif, il se trouve qu’allié à un travail très fin sur les plats et les bières, on y trouve une ambiance très singulière, reposante. Les personnalités des personnages crèvent l’image grâce à sa simplicité et rendent véritablement ce titre très agréable à parcourir. De plus, ce premier tome est particulièrement bien rythmé, laissant le temps au lecteur de savourer.
Pour ce qui est de l’édition, Soleil Manga a fait dans le classique. La qualité est au rendez-vous, produisant ainsi un titre de bonne facture avec une bonne couverture et une couverture cartonnée des plus banales. On notera toutefois le travail de documentation sur la création de bière artisanale. Le processus est expliqué avec savoir-faire et méthodologie, ce qui le rend simple à comprendre et fait prendre conscience de l’étendu de cet univers qu’est le craft Beer.
Conclusion
Songe d’une nuit ambrée est-il pour vous ? Si la passion des auteurs pour le monde de la bière dans sa globalité se ressent particulièrement, rassurez-vous, vous n’avez en rien besoin de la partager. En effet, malgré son côté documentaire, ce titre reste avant tout une tranche de vie des plus agréable à parcourir. Auquel cas, le cadre de Kyoto est un choix particulièrement appréciable.
J’ai beaucoup aimé ce premier tome de Songe d’une nuit ambrée. Si je ne connaissais rien au monde des Craft Beer, les auteurs ont su transmettre l’énergie de leurs passions et celles de leurs personnages. J’en retire un titre très intéressant sous de nombreux aspects et particulièrement agréable à découvrir. Vivement la suite !