Le 27 Novembre prochain sortira sur les écrans La Marche. Surement l’un des grands films français de cette année 2013. Au programme, humour, humanité, une camionnette, 3 ados et un curé.
Avant de réaliser La Marche, Nabil Ben Yadir n’avait que deux films à son actif en tant que réalisateur. Sans juger trop hâtivement le bonhomme, j’étais donc en droit d’avoir quelques craintes… Et bien non. La marche est un excellent film français retraçant des événements survenus en France en 1983. Pour en savoir plus, retour sur le synopsis du film :
En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King.
Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.
Cette marche, démarrée par Mohamed (Tewfik Jallab : Né quelque part), Sylvain (Vincent Rottiers : L’écume des jours, Renoir), et Farid (M’Barek Belkouk, c’est son premier film), embarquera donc dans son élan un groupe de personne haut en couleur : Mr Dubois le curé (Olivier Gourmet : L’exercice de l’état, Le Guetteur), Yazid le « rockeur » (Nader Boussandel : Gare du Nord, Nous York), Kheira l’engagée (Lubna Azabal : Rock the Casbah, Des Vents Contraires), Clair, la Roots-photographe du groupe (Charlotte Le Bon : l’écume des jours, Le grand méchant loup) ou encore Hassan le bizarre (Jamel Debbouze : Sur la piste du Marsupilami, Hollywoo).
Toute cette troupe nous fait vivre des moments drôles à travers des situations décalées et des textes bien écrits. Malgré cette bonne dose d’humour présente dans le film, La Marche ne s’écarte jamais de son sujet, la marche pour l’égalité et contre le racisme. Dans une France d’époque ou le racisme est très présent, les moments de tensions sont palpables, et les scènes de violences font mal (bien filmées, mais légèrement trop réalistes). Des moments tristes aussi, à travers le désespoir des personnages et de leurs fatigues, tant morale que physique. Un film très bien rythmé donc, porté par des acteurs plus vrais que natures (à part Debbouze qui fait du Debbouze, comme d’habitude…).
La France des années 80 a aussi très bien été recréée. Bon certes le challenge n’était pas bien dure puisque les 3/4 du film se passent sur la route. Maaaaaiiiiiis… Les voitures sont fidèles à l’époque, les quelques décors intérieurs le sont aussi, et l’ambiance générale, lors des discussions entre les personnages, les débats, les interviews reflètent bien cette époque en France.
Un film bien filmé, avec une qualité d’image que l’on avait oublié au cinéma, et oui, le fameux 35 mm, qui apporte un très léger grain à l’image, pas déplaisant. Des plans forts, travaillés, beaux. Bref, la photo du film est carrément réussie.
Une histoire méconnue par beaucoup de monde en France (en gros tous ceux qui ont moins de 30 ans), mais dont le sujet reste d’actualité (Racisme, chômage, crise économiques…). Pour la Fun-Fact, l’équipe du Petit Journal de Canal + à d’ailleurs repris l’initiative.