Dans une société où n’importe qui peut s’improviser tueur à gages, Deathko fait régner la terreur. Deathko est une jeune fille mélancolique à l’allure grunge gothique, en permanence sous amphétamine. Deathko hait le monde entier et le lui fait payer. Réciproquement, personne ne l’aime, sauf peut-être Madame M. qui apprécie en elle ses talents d’assassin. Sous ses airs d’ado en crise, Deathko est une tueuse sanguinaire. Elle vit avec Madame M. dans un château médiéval au bord d’une falaise où elle passe son temps à confectionner des armes improbables à partir de poupons de plastiques. De quoi étrangler, scier ou exploser ses adversaires.
Deathko ne choisit pas ses cibles au hasard, dans le monde où elle vit, c’est la Guilde qui régit qui doit vivre ou mourir. L’organisation envoie simplement des dossiers sur les personnes à trucider à tous les tueurs susceptibles d’accepter le contrat. Tout le monde peut se prétendre tueur d’un jour : il suffit d’être habillé de manière improbable et de ne pas avoir peur de la concurrence. Personne ne connaît la Guilde, personne ne sait quelles sont ses motivations, même si, apparemment, ses demandes semblent légitimes vis-à-vis du profil mafieux des victimes. En revanche, la personne ayant exécuté le contrat se voit rémunérer comme il se doit. Un travail somme toute banal dans le monde de Deathco.
Visuellement, Deathco est une vraie réussite. Atsushi Kaneko est un artiste japonais dont le style tranche toujours autant comparativement à ses homologues. Kaneko privilégie explosibilité et adopte un trait légèrement plus simple, parfois cartoonesque, tout en continuant d’inonder ses planches d’une encre noire. Tout le manga est en noir et blanc, il n’y à quasiment pas de nuance de gris. Le rythme est un peu bizarre, l’introduction dure pas moins de 130 pages, mais j’ai vraiment passé un bon moment à lire les deux premiers tomes de Deathco !
Les deux premiers tomes de Deathco sont disponibles aux éditions Casterman.
© 2014, 2015 KANEKO Atsushi / Published by KADOKAWA CORPORATION ENTERBRAIN