Le monde tremble. Les cauchemars se sont révoltés et ont pris vie, anéantissant leurs hôtes, massacrant sans vergogne les créatures qu’ils croisent et semant la peur et la panique sur les terres du Saint-Siège. C’est dans le but de les éradiquer que les épeires, les traqueurs de cauchemars, battent la campagne à la recherche d’abominations à pourfendre. Arane est l’une d’entre elles. Surnommée “Croque-Mitaine”, elle extermine monstres et mauvais payeurs, jour après jour. Accompagnée de Bastione, son compagnon de fortune, elle n’a comme ancrage qu’une jeune fille qu’elle a laissé dans un monastère. Mais le Saint-Siège gagne en puissance et fait de plus en plus de zèle. Les paladins sont partout et font régner l’ordre comme la terreur. Le danger est omniprésent, mais celui-ci précipitera-t-il Arane vers un combat perdu d’avance ?
La quête d’Oneira
L’univers est assez sombre, sans toutefois verser dans le glaçant. Nos personnages ont des sentiments et les laissent souvent transparaître. Les plaisanteries et autres petits éléments humoristiques sont également présents de temps à autre, réchauffant un petit peu l’atmosphère. Après ce premier tome, j’hésite encore quant à la véritable trame de ce titre : les aventures d’enquête et de massacre d’Arane ou les mésaventures qu’elle pourrait bien vivre des suites de ce point d’ancrage.
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Grandes inspirations
Les inspirations de CAB, le scénariste, transpirent dans ce titre. Notamment Claymore dont on retrouvera un certain nombre d’éléments de la trame scénaristique, telle qu’une héroïne forte, un personnage masculin plus en retrait qui joue le rôle d’aide ou des créatures cauchemardesque que le commun des mortels refuse d’approcher. Toutefois, l’univers et le cadre politique plus fournis font également quelques rappels à des saga de fantasy plus traditionnels ou même au légendaire Berserk. On notera également un lore particulièrement complet et documenté.
Oneira est le fruit de la coopération entre CAB, scénariste français et Federica Di Meo, dessinatrice italienne. Le premier tome est sorti le 17 Juin 2022. Le second le 2 Septembre de la même année et le troisième le 17 Février 2023. Le quatrième tome sortira le 24 Novembre prochain. Fait très intéressant, la saga s’accompagne d’une trame musicale composée pour l’occasion et d’un jeu audio très bien réalisé, avec la participation de la doubleuse de grande renommée Adeline Chetail.
Ghotic mais pas trop
Graphiquement, ce titre m’a beaucoup fait penser à Trinity Blood, également dans la collection Dark Kana, dans son exécution finale. Le charadesign et les détails sont très fins, notamment dans les scènes de combats, apportant un côté froid très efficace. Toutefois, contrairement au dernier nommé, Oneira joue d’une lisibilité à toute épreuve pour nous poser une narration très efficace, accompagnée de très belles trames de fond, qui viennent embellir le titre sans pour autant nuire à la lisibilité de l’action. Le côté gothique fonctionne bien, sans pour autant trop s’aventurer dans la niche. Cette dernière est d’ailleurs contrebalancée par le côté médiéval, solidifiant le contexte de l’œuvre. Enfin, les combats sont superbement réalisés, mettant le focus sur l’efficacité de l’action, nous permettant de les dévorer jusqu’à plus soif. Enfin, la couverture est très réussie et laisse une marque très précise dans l’esprit.
Vous aimez la fantasy, mais vous trouvez les grands seinen trop froid ? Vous aimez le gothic, mais vous êtes rebuté par la disponibilité et la lisibilité des plus grandes œuvres du genre ? Alors Oneira est fait pour vous. A mi-chemin entre la sauvagerie d’un seinen et la finesse sombre d’une oeuvre gothic manga, ce titre satisfera un public de jeunes adolescents comme d’adulte par sa narration claire, ses combats nerveux et efficaces et ses personnages charismatiques. Il peut également faire une excellente passerelle entre le shonen et le seinen un peu plus ancien.
Conclusion
Une héroïne à la Claymore, un univers médiéval, un côté gothic… Il n’en faut pas beaucoup plus pour me satisfaire ! Construit sur des bases solides du manga “dark”, Oneira m’a convaincu autant par son dessin que par son scénario. La présence des dérivés en dit déjà long sur le potentiel du titre à marquer les esprits et j’espère sincèrement qu’il trouvera un public à même de profiter pleinement de l’excellent travail des auteurs.