Je ne sais pas pour vous mais moi, les adolescents américains me sortent par les trous de nez. Si je développe et rectifie, je dirais que le traitement de l’adolescence dans les films/séries américaines est complètement stéréotypé, il ne montre d’eux que des ados en rut obsédés par la cool attitude.
Alors quand j’ai entendu tout ce bruit autour de 13 reasons why j’ai tout simplement décidé de ne pas l’écouter, jusqu’à ce qu’on me le montre.
Synopsis :
Nous suivons Clay, élève plutôt discret au lycée de Riversdale. Clay reçoit un beau jour une mystérieuse boite à chaussures… Qui contient 7 cassettes (oui des cassettes, si vous êtes vous-mêmes des ados, vous pouvez voir à quoi ressemble cette relique de ma propre adolescence sur google) sur lesquelles Hannah explique les raisons (les 13 raisons donc) qui l’ont poussée à se suicider.
Dit comme ça, on s’imagine des délires d’ado un peu bébête, « je suis amoureuse d’untel mais il ne m’aime pas bouhbouh », et puis on y pense 2 minutes et on se dit que putain ça ne doit pas être facile d’être un ado à l’heure du numérique. C’est vrai, l’adolescence est souvent un cap compliqué à passer, rajoutez-y l’obsession de l’image et les réseaux sociaux, ça en décuple les difficultés et les pièges.
Mais 13 reasons why ne se contente pas de mettre le doigt sur Facebook, Instagram et autres, trop facile d’accuser tout le temps Internet, la série aborde des sujets plus larges comme la pression sociale qui fait qu’une jeune fille doit être « bonne » et qu’un jeune homme doit niquer un max, le rôle des parents et de l’administration scolaire… Mais elle traite aussi de sujets plus américano-américains comme l’entrée à l’université et la pression qu’elle induit (il faut avoir 19 de moyenne pour aller dans une bonne université, sinon c’est le passage obligé par les universités « d’état » qui conditionnent l’élève à se voir comme un loser toute sa vie).
Je ne vais pas détailler toutes ces raisons, regardez la série elle est très bien construite, elle explique bien les choses, avec une petite tension psychologique qui monte au fil des épisodes, les « raisons » indiquées sont plus graves d’épisode en épisode et l’état des élèves visés par les cassettes de plus en plus déchirés par le choix imminent entre sauver sa peau et faire éclater la vérité. Une bonne série somme toute, mais pas un excellente série.
Pourquoi ?
Et bien parce-qu’elle est peut-être un peu « teen drama » justement, trop centrée sur le groupe d’ados visé par les cassettes qui se posent beaucoup trop de questions existentielles, ça peut agacer et manquer de profondeur à force… Et qu’il manque un petit quelque-chose, au final, on ne sais pas ce qu’Hannah veut vraiment… Justice ? Vengeance ? Ouvrir les yeux sur le « problème » de l’adolescence de nos jours ?
Peut-être que nous en saurons plus dans une éventuelle saison 2, puisque les scénaristes ont laissé pas mal de points en suspens à la fin de l’épisode 13 et que l’auteur du livre qui a inspiré la série est plutôt pour y donner une suite…