Il y a des séries comme ça qui passent totalement inaperçues. Deux saisons de The Knick et pas un papier dans la presse, rien. Heureusement, julsa.fr est là pour réparer cet affront, parce-que c’en est un : The Knick est une excellente série !
Synopsis
Nous sommes au tout début du 20ème siècle, en pleine révolution industrielle, révolution des mœurs également mais aussi et surtout dans le cas qui nous intéresse : révolution de la médecine, la chirurgie plus précisément.
Au Knickerbocker de New-York, les docteurs et infirmières ne cessent de repousser les limites de la connaissance en ré-inventant la médecine telle qu’elle était jusqu’à présent pratiquée.
Bande-annonce
Alors c’est cool les séries historiques et/ou les séries médicales mais soyons honnêtes, sans personnage charismatique, ça ne prend pas. Imaginez Vikings sans Ragnar, Dr House sans House ?
Ça tombe bien, nous avons un Dr House dans The Knick, c’est le Dr Thackery, magistralement interprété par Clive Owen (sans pour autant éclipser le reste du casting).
J’avais un peu peur au début que The Knick ne soit qu’un remake de Dr House dans un cadre cependant différent. Heureusement ce n’est pas le cas même s’il est difficile de ne pas faire le parallèle : deux médecins tant brillants que charismatiques et marginaux, la vie d’un hôpital qui tourne autour de ces deux médecins drogués jusqu’à la moelle…
Parce-que ce n’est pas que la médecine moderne que nous voyons se construire à coup de découvertes comme le groupe sanguin, l’anesthésie ou encore la radio, c’est toute notre époque… A commencer par les addictions d’aujourd’hui qui sont passées par l’utilisation de cocaïne, morphine, héroïne et autres substances en « ïne » non plus comme outils médicaux mais comme source de plaisir, la drogue étant l’un des nombreux points centraux de la série et tout particulièrement dans la seconde saison.
Nous sommes emportés par cette inondation d’inventions, fascinés de voir nos ancêtres découvrir et s’interroger sur des choses que nous considérons comme acquises. L’avortement par exemple qui a une place importante dans The Knick, mais aussi la mixité sociale, la place de la femme, la corruption et la naissance de la politique moderne…
Dis comme ça c’est beau, et si nous avons un peu tendance à considérer cette période comme un certain âge d’or, la production nous ramène vite à la réalité.
Effectivement le début du siècle précédent était une grande épopée d’améliorations sociales, mais il a également été le berceau de courants nettement moins glorieux… Si les afro-américains commençaient à gagner en droits, c’est également là qu’est né l’eugénisme, fertilisant un terreau favorable à la naissance du nazisme, par exemple.
Vous m’excuserez si je m’égare, c’est que cette série est tellement riche, aborde tellement de thèmes qu’il est difficile d’en faire la critique en évitant l’overdose de superlatifs mal avisés.
Je n’aurai qu’un léger bémol sur quelques scènes un peu trop trash mais à part ça visuellement, ça claque, la bande-son est discrète mais percutante, les personnages très attachants, le rythme et le suspense parfaitement dosés, l’ambiance et les dialogues soignés, le scénario bien construit, et surtout je le répète : Clive Owen vaut à lui seul le détour alors laissez tomber les séries médiocres du moment et foncez, bordel !
