Le 4 août 2015, Will Smith tweetait « If you need me, I’ll be over here watching BoJack Horseman ». Ayant une totale confiance en quiconque ayant joué dans « Je suis une légende », je décidais donc de
If you need me, I’ll be over here watching BoJack Horseman.
— Will Smith (@willsmith) 4 Août 2015
Ah, on me signale que ce n’est pas le vrai Will Smith et que mon intro tombe à l’eau, tant pis, je vais me contenter de passer au synopsis.
Synopsis
Vous avez aimé Daria ? Les simpsons ? Futurama ? Vous allez aimer cette série d’animation.
BoJack Horseman c’est l’histoire d’un acteur, mi-homme mi-cheval. Un homme cheval. Un…… Horseman ?
Star d’un (d’une ?) sitcom célèbre dans les années 90 et tombé dans un pseudo anonymat, BoJack essaie par tous les moyens de se raccrocher à son glorieux passé (principalement en se saoulant devant ses vieux DVD dudit sitcom, Horsin’ around)
Bande-annonce
Honnêtement, je n’ai pas accroché tout de suite, je m’attendais à une série super drôle, (c’est un peu comme ça que Netflix nous l’a présentée en tout cas) et non, ce premier épisode ne l’est pas vraiment, ni drôle, ni touchant… Et le coup des humains qui cohabitent avec des animaux… Quel l’intérêt ?
J’ai quand-même persévéré, après tout, Twitter a toujours raison, et Twitter a dit qu’il fallait regarder BoJack Horseman… Bilan : 3 jours et 2 saisons plus tard, j’en redemande !
C’est à la fois drôle, intelligent, touchant, triste et extrêmement sarcastique, je dirais même une satire universelle grâce aux…
Animaux anthropomorphiques ?
Énormément de sujets plus ou moins lourds sont abordés à travers les animaux et leurs péripéties… Ça ne vous rappelle rien ? Votre enfance, les fables de Lafontaine, La ferme des animaux d’Orwell, tout ça ?
Vous le savez certainement, il y a certains sujets qui sont tabous en Amérique, prenons par exemple la scène où BoJack explique lors d’une interview qu’un soldat qui a fait la guerre n’est pas forcément un héros, que ce soldat peut s’avérer être un enfoiré qui profite du culte du patriotisme aux Etats-Unis d’USA pour obtenir des passe-droits. BoJack devient ennemi public numéro 1 dans la série, (hop, au passage on parle aussi de la liberté d’expression) mais étrangement cet épisode (et les autres) n’a pas choqué outre-Atlantique, ils ont trouvé là un bon moyen de faire passer leurs messages en s’affranchissant de la « bienséance » et du puritanisme américains, sans parler des situations loufoques qui en découlent !
Un petit mot sur les personnages
Des animaux découlent évidemment divers protagonistes, et surtout le personnage principal, auquel tout un chacun peut s’identifier parce-que, malgré sa tête de cheval, BoJack est profondément humain. C’est le anti-héro qu’on veut voir heureux même si quelque-chose nous dit qu’il n’y arrivera pas.
C’est vrai que BoJack est narcissique, manipulateur, puéril, égocentrique, auto-destructeur, égoïste, dépressif, menteur, paresseux, pathétique… En j’en passe ! En toute franchise, on l’est tous un peu, et ce qu’on apprécie chez lui c’est justement cette honnêteté qu’il a par rapport à lui-même et ce détachement qu’il a face à la vie (c’est un peu le sens du générique d’ailleurs).
Pendant ces deux saisons, les scénaristes nous montrent un gosse avec des rêves se faire broyer par ses parents, puis un adulte avec des rêves achevé par le système hollywoodien. Et oui, Hollywood (enfin, Hollywoo) est la cible préférée des scénaristes. On parle de rêves brisés, de la difficulté de sortir un film subversif, de l’abrutissement des masses, de la durée de vie de plus en plus courte des célébrités, de sexisme… Mais on tape pas mal sur les médias aussi !
Il serait bien trop long d’énumérer tous les thèmes abordés, je vais me contenter d’illustrer mes propos avec quelques gifs et de vous laisser découvrir par vous-mêmes si vous décidez de donner une chance à cette série 😉
Ok c’est profond, mais c’est drôle ou pas ?
Franchement oui, mais si vous vous attendez à de l’humour gras américain, passez votre chemin, on est pas dans The Interview (quelle daube ce film, mais quelle daube !). Ici c’est beaucoup plus fin, un mélange d’humour anglais et d’humour geek, c’est bourré de jeux de mots (faites attention aux textes sur les panneaux), avec une petite dose de comique de répétition et SURTOUT des situations complètement déjantées 👍
Heureusement, ce n’est pas que drôle, c’est aussi super touchant, je défie quiconque de dire qu’il n’a pas été ému par le moment où BoJack supplie Diane de lui dire que ce n’est pas trop tard pour lui (et surtout par la réponse de Diane), ou par le coup de téléphone de sa mère sur le tournage…
Le mot de la fin sera le générique de fin, ça fait XX caractères que j’essaie de vous expliquer cette série, mais rien ne la résume mieux que son générique de fin, que voici :