Inutile de présenter Game of Thrones, nous avons ici affaire à la série la plus célèbre et la plus célébrée de notre époque, je vais donc passer synopsis, introduction et autres bandes annonces pour entrer dans le vif du sujet, pour vous dire qu’ON S’EMMERDE.
Je tiens par avance à m’excuser auprès de vous, fans invétérés, émérites, indécrottables et un peu aveugles : je ne vais pas être tendre. Je suis comme ça après tout, je pardonne, je pardonne, mais à un moment, peut-être vaudrait-il mieux arrêter de nous prendre pour des cons, arrêter de se reposer sur ses lauriers.
Ne vous détrompez pas, je suis une fan, comme vous tous. Game of Thrones je l’ai découverte tardivement, elle m’a fait aimer les séries, m’a fait découvrir les marathons. Je ne tiens pas à lui enlever ses qualités premières mais soyons clairs : nous sommes ici pour parler de la sixième saison, de cette insulte aux fans que nous sommes… A commencer par le rythme.
Un rythme lent ça peut se comprendre, ça se pardonne puisque souvent, ça permet de mieux entrer dans le sujet, de s’enfoncer dans la psychologie des personnages, ça donne parfois lieu à des scènes envoûtantes même… Mais tout a une limite, cette saison 6 n’a pas été que lente, elle a été franchement soporifique, léthargique, en un mot : chiante. Pourquoi ? Parce-que c’est la première qui s’affranchit des livres, nous donnant l’impression qu’elle n’est là que pour servir du fan-service en attendant d’avoir de la matière, en attendant que George ne termine le prochain tome. C’est bien dommage, l’hiver n’a jamais été aussi proche mais son arrivée n’a pas été un événement mémorable, nous étions trop endormis pour nous en émouvoir (au moins avant il y avait du sexe et de la violence pour contrebalancer).
L’avènement de l’hiver aurait dû être une scène forte, il aurait dû nous tomber sur la gueule à l’apogée d’une tension dramatique minutieusement préparée… On ne peut pas dire que ça se soit déroulé comme ça, la faute à l’absence totale de scènes fortes. Oui bon il y a bien eu ce dernier épisode mais celui-là je le mets à part, disons que c’est le seul vrai épisode de Game of Thrones sur les 10. Le seul qui m’a redonné espoir. Le reste n’a été que discussions plates et effets spéciaux au rabais.
Parce-qu’il n’y a pas eu disette que dans l’action, le budget global semble avoir été revu au rabais. Peut-être étiez-vous trop omnibulés par la plastique de Daenerys nue devant les flammes pour vous apercevoir que non seulement la scène était hautement prévisible, hautement clichée mais aussi que le feu donnait l’impression de sortir tout droit d’un logiciel gratuit de création 3D 🙂
Et ce n’est pas la seule scène prévisible, prenez l’épisode la bataille entre les Stark et Ramsay Bolton. Prenez la mort du petit frère à la troisième flèche lancée, pile à l’instant où il touchait la main de Jon, n’avons-nous pas déjà vu ça des centaines de fois ? Prenez la bataille en elle-même, n’avez-vous pas compris dès le début que Sansa allait débarquer avec une armée au moment même où tout espoir semblait perdu ? N’avez-vous pas vu venir la mort de Ramsay dévoré par ses chiens ? N’était-ce pas trop convenu ?
Game of Thrones est tombée dans une facilité dérisoire, le scénario mais aussi la façon de filmer avec une abondance de zoom sur les visages façon série B des années 80. Les personnages donnent parfois l’impression de n’être que des caricatures d’eux-mêmes, ils ont perdu ces nuances que j’appréciais tant…
Le contraste est trop grand entre la première saison et la sixième, beaucoup trop grand pour passer sans dommages… Game of Thrones n’essaie même plus de nous séduire, nous lui sommes acquis corps et âmes par une stratégie marketing sans faille : si tu ne regardes pas GoT tu as raté ta vie, si tu n’aimes pas GoT tu n’es qu’un imbécile, si tu ne regardes pas et que tu n’aimes pas GoT tu n’es bon qu’à vivre en marge de la société, remisé avec les derniers fans encore vivants de tecktonik.
Comment a-t-elle pu passer de série révolutionnaire à machine à fric ? Peut-être est-ce de notre faute, peut-être avons-nous été trop tolérants ? Ou peut-être qu’au contraire les scénaristes ont pris au pied de la lettre nos rares critiques : trop de sexe et de violence ont laissé place à des dialogues pseudo-psychologiques pour ados, trop de morts ont donné lieu à une résurrection, trop peu de morale a fait naître une bien-pensance exacerbée et exaspérante (c’est parce-que les hommes ont fait du mal à la nature que le peuple de l’arbre magique a décidé de faire venir les marcheurs blancs bouhou ceymal).
Je suis dure hein ? Je m’en rends compte en me relisant. Game of Thrones est pour moi comme une drogue qui m’a fait planer au début mais qui à force ne fait plus effet, nous voulons désespérément retrouver ces premiers instants alors nous continuons… Un peu sans espoir. Je suis nostalgique de cette attente entre deux épisodes, de ces débriefings du lendemain devant la machine à café… Mais il est temps de se poser la question : et si Game of Thrones n’avait plus rien à offrir ?
Que va-t-il se passer ? Daenerys va rechercher une alliance pour conquérir le trône ? Oh mais qui est ce beau jeune homme brun ? Jon Snow vous dites ? Et il se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.
The end.