Ces deux dernières années, Netflix s’est essayé à tous les genres, de la comédie au drame, des super-héros aux dessins-animés, du documentaire à la série historique. Mais s’il est bien une chose que Netflix n’avait pas encore osée c’est la série musicale, un nouveau pari pas si foufou que ça, parce-que Vinyl a déjà ouvert la voie et que ce n’est pas moins que Baz Luhrmann qui est aux commandes de The Get Down.
Baz Luhrmann ?
C’est le type qui a fait Moulin Rouge, Romeo + Juliette et plus récemment, Gatsby le magnifique. Il s’avère que nous retrouvons un peu de tout ça dans The Get Down, un peu de tout ça mais bien plus encore. Nous y retrouvons du West Side Story, du Vinyl, du Narcos…
Du Narcos ? Quel est le rapport entre Narcos et The Get Down ?
Il y en a quelques-uns, des rapports, à commencer par la narration. The Get Down possède elle-aussi son propre narrateur (et héros) qui commence chaque épisode en rappant le résumé de l’épisode précédent, classe.
Aussi, The Get Down est, tout comme Narcos, une série historique. Sous des aspects complètement déjantés, il y a une grosse part d’histoire, une histoire légèrement fantasmée dans un New-York légèrement fantasmé (tout n’est pas scientifiquement exact), mais une histoire tout de même !
The Get Down ne se contente pas de raconter la transition entre le disco et le rap, The Get Down transmet son amour du Hip-Hop, pas uniquement le courant musical, nous parlons ici de tout ce qui le compose : le rap, le graffiti, la danse urbaine, le beatboxing. Se limiter au rap aurait été un outrage que Baz Luhrmann ne pouvait pas se permettre de faire.
La série nous fait vivre une naissance et nous en explique les racines à travers la situation des jeunes du Bronx et la politique New-Yorkaise.
Le hip-hop est-il l’enfant de la politique et de la violence ?
On nous raconte que la politique et la corruption ont conduit à la pauvreté du Bronx et que la violence a conduit les jeunes à vouloir s’en évader. C’est en ça que Baz Luhrmann est très fort : il nous explique de manière très concrète que tout un tas d’ingrédients ont été mis dans la grande marmite du Bronx et que le Hip-Hop en est ressorti, mais nous montre qu’en plus de tout ça, il y a une petite dose de magie.
Et cette dose de magie est symbolisée par une réalisation complètement déjantée, pleine d’énergie, pétillante, décalée, déliquescente. Tout ça est stylisé à l’extrême, nous avons l’impression tout au long de ces 6 épisodes d’être au cœur d’un immense clip musical. Tout va tellement vite, tout est tellement exagéré que nous ne décollons pas de l’écran… Malgré les défauts de la série.
Je croyais que The Get Down était une perle d’originalité à ne manquer sous aucun prétexte ?
Oui c’est génial, mais pas parfait, des défauts il y en a quelques-uns, c’est minime, presque transparent mais c’est là, un petit je-ne-sais-quoi qui démange parfois… Le côté un peu naïf, trop soap opera à mon goût par moments, trop cliché aussi, et un jeu d’acteur parfois exagéré. Rien de rédhibitoire donc.
Mais oui d’ailleurs, côté casting ?
Le casting est assez confidentiel, aucune célébrité (si ce n’est le fils de Will Smith qui est célèbre par définition). Tant mieux, n’ayant pas vu ces têtes ailleurs, nous nous attachons plus vite aux personnages qu’ils jouent. Parce-que malgré les quelques défauts dont je viens de parler, nous vivons avec ces quelques personnes et nous y attachons très vite (6 épisodes, c’est court !).
Bref foncez, quand Netflix fait jouer les grands du cinéma, ça claque, The Get Down est une perle d’originalité à ne manquer sous aucun prétexte !