Vinyl c’est peut-être LA série que j’attendais le plus en 2016… Quand je dis « peut-être » c’est un tout petit « peut-être », disons c’est carrément la série sur laquelle je fondais le plus d’espoirs et que je trépignais devant mon écran comme une gamine devant un magasin de bonbons, ou comme un toutou devant une baballe mais pas n’importe quelle baballe, une baballe en or 18 carats.
J’en fais des tonnes oui je sais mais tout de même, non seulement c’est du HBO (la caution série), mais c’est aussi du Martin Scorsese (la caution réalisation) ET SURTOUT, c’est un Mick Jagger (la caution musique) qui a muri le projet depuis plus de 15 ans.
Il n’y a pas à dire, Vinyl promettait du lourd, du très lourd et nous a offert en plus un pilote de 1h48 pour bien nous mettre dans le bain.
Synopsis
Début des années 70, Richie Finestra (que nous pouvons traduire par « Richard Fenêtre ») essaie tant bien que mal de redresser sa maison de production tout en luttant contre ses propres démons.
Enfin tout ça n’est qu’un prétexte, en réalité nous sommes là pour parler de MUSIQUE, pour suivre l’histoire de la MUSIQUE à travers les yeux de ce producteur de MUSIQUE.
Donc si vous n’êtes pas féru de musique, si le rock vous laisse indifférent et que pour vous le punk n’est que du bruit, passez votre chemin, Vinyl ne vous apportera rien. Du tout. Et pour les autres : foncez !
Tenez, même l’affiche donne envie…
… Affiche qui en outre, rappelle étrangement celle d’un autre Scorsese 😉
Passons aux choses sérieuses, le pilote de la série !
La première scène s’ouvre sur un Richie un peu stressé qui achète tranquillement de la coke dans une ruelle sombre de New York. Alors qu’il commence tout juste à profiter des bienfaits de ses emplettes (la drogue c’est mal les enfants), une horde de jeunes débarque en courant et en hurlant, passe devant sa voiture en direction d’une petite salle de concert, située dans la ruelle obscure voisine.
Une aubaine pour Richie qui est justement à la recherche de nouveaux sons, de nouveaux talents à produire… Alors il entre dans la salle, une salle bondée où il croise des centaines de types survoltés… Et drogués oui pas mal également mais surtout survoltés.
Sur scène, un jeune déguisé et maquillé, tout en cheveux chante « Well we can’t take it this week And her friends don’t want another speech », cette chanson c’est Personality Crisis, ce jeune c’est David Johansen et ce groupe, les New York Dolls.
Extase de Richie Finestra.
Nous assistons là à la naissance du glam rock, aux prémisses du mouvement punk et nous nous délectons de cette scène où Richie renaît.
Avec un début comme ça, la barre est placée haute sur le côté musical et vous ne serez pas déçus, tant d’un point de vue qualité que d’un point de vue diversité. Je vous laisse découvrir la BO, c’est cadeau 😊
« D’accord c’est bien beau tout ça mais c’est bien ? »
Bonne question… A laquelle il m’est difficile de répondre parce-que je manque peut-être très légèrement d’objectivité. 😅
Les personnages sont tous charismatiques à leur manière, les acteurs très bien dirigés et l’ambiance, explosive est portée par une réalisation extrêmement soignée.
Les plans sont magistralement bien filmées et nous sommes abreuvés de scènes qui claquent. De toute évidence Scorsese y a mis du cœur. Et tant que nous sommes à parler de cœur, la collaboration avec Mick Jagger dépote pas mal et ce qui transparaît le plus dans cette série c’est un réel coup de cœur artistique entre les deux maîtres.
Ouiiiiii mais Scorsese fait du cinéma et nous sentons qu’il a du mal à gérer ce que nous attendons d’une série. Peut-être qu’effectivement, le rythme est parfois trop lent et que l’intrigue manque de répondant… Peut-être que les différences de volume entre les dialogues et la musique sont trop exagérées et que ça agace… Et peut-être que les personnages sont un peu trop cliché parfois.
Ok, Vinyl n’est pas parfait c’est une certitude, mais il est ambitieux, intéressant et tellement bien filmé que nous oublions facilement ces légers défauts qui de toute façon, seront probablement corrigés par la suite. Nous pardonnons parce-que nous avons rarement vu une série qui intègre aussi bien la bande-son à l’image. Nous pardonnons parce-que merde, cette période mythique a été l’une des plus prolifiques d’un point de vue musical, parce-que nous avons parfois l’impression que notre époque n’a rien de mieux à offrir que du Taylor Swift et autres Rebecca Black et que naturellement, nous nous tournons vers le passé pour assouvir nos besoins musicaux.
En conclusion, si vous avez un quelconque intérêt pour la musique, je ne peux que vous conseiller de regarder, passez votre chemin sinon.