On sait que les suites en règle générale sont souvent ratées, Speed 2, Les Trois Frères le retour ou encore Dardevil qui n’est quant à lui pas une suite, mais tellement mauvais qu’il pourrait en être, on imagine peu de suite à certains films d’ailleurs, du style Requiem for a dream, La ligne verte ou encore Dancer in the Dark; certaines sont pourtant réussies, c’est le cas des Die Hard, L’arme Fatale ou encore Rush Hour, en tout cas et pour aujourd’hui c’est dans le milieu du jeu vidéo que Silicon Studio s’y est risqué, car après un Bravely Default extrêmement bien réussi, voici venu Bravely Second, End Layer !
Alors, bonne ou mauvaise suite ?
Au commencement.
L’histoire se déroule deux ans et demi après le premier opus, il est vrai que revenir à un JRPG old school est des plus plaisants, à l’époque le spectre des Final Fantasy sur Playstation refaisait surface grâce à Bravely Default et c’était bien cool.
Ici pas de Cloud ou de Squall, ni de Tiz (pas tout de suite en tout cas), nous allons prendre les commandes d’un nouveau personnage, Yew, accompagnée de ses deux fidèles compagnons (Nyark Nyark) Janne et Nicolaï, votre mission si vous l’acceptez sera de sauver Agnes Oblige du Kaiser Oblivion, en effet ce dernier l’a Kidnappé après avoir terrassé ses gardes du corps (dont vous).
La base du scénario est donc assez simple et bien que l’aspect des Mousquetaires soit évincés scénaristiquement, nous retrouverons l’ambiance narrative de Bravely Default, à savoir des passages qui nous permettent de focus un peu plus sur les personnages principaux, un peu d’humour et d’absurde, ce qui permet de nous immerger au sein du groupe facilement.
Il est d’ailleurs possible de switcher entre les voix anglaises et japonaises, ce qui est une bonne chose, si comme moi vous aimez jouer aux jeux avec les voix originales.
Dès le début du jeu une avalanche de spoil sur ce qui s’est passé dans Bravely Default tombe, on vous repasse tous les événements passés deux ans et demi plus tôt, de fait ne commencez pas par Bravely Second au risque de vous voir gâcher les twists du premier épisode.
Une fois les souvenirs du passé mis en place nous commencerons le jeu avec Yew, Nicolaï et Janne, mais bien que cette trinité de mousquetaires fût mise en avant, elle ne durera pas, en effet, très rapidement, nos deux acolytes de départ laisseront leur place à des personnages connus du premier opus, c’est-à-dire Tiz et Edéa, ne viendra, par la suite, se greffer une nouvelle recrue tueuse de démons et venant de la Lune, rien que ça, Magnolia.
En avant donc pour de nouvelles aventures, quelques trahisons ainsi que de nouveaux/anciens personnages.
Ce qui bluffe dès le départ, c’est l’évolution des graphismes du jeu, beaucoup plus colorée, beaucoup plus belle et en fait beaucoup plus tout, car s’il y a au sein du jeu, beaucoup de reedit de l’épisode précédent, les graphismes qui étaient déjà plutôt marqués d’une belle patte artistique dans Bravely Default, sont, dans Bravely Second, magnifiés.
Oui je parle de reedit pour le reste, car, et cela est bien triste… Là où le bât blesse, c’est que les petites Madeleines de Proust disséminées de-ci de-là dans le jeu, qui au départ vont nous rappeler que nous connaissons déjà cette ville ou ce personnage, ou encore cette mécanique, va s’user et nous user de plus en plus… La sensation que j’ai eue face à ces situations fût de sourire, dans un premier temps, en me disant «ah ah, je m’en souviens de ça dans Bravely Default», puis de passer par un «Hum, hum ok, ok», pour finir sur un triste, mais néanmoins réel, « Non mais sérieux ils me refoutent encore une ville et un perso que j’ai vu dans Bravely Default »?!
Eh oui, l’évolution se fait toujours à Luxendarc et vous repasserez donc par les mêmes lieux que dans Bravely Default, comme ci cela ne suffisait pas, à chaque endroit déjà connu du joueur, une petite explication de ce qui y a déjà été fait deux ans et demi auparavant vous sera conté… Ce qui donne légèrement envie de dire « Oui oui je sais, j’y étais, tg »… Du reste les quêtes secondaires nous permettant de débloquer certains Jobs, les quêtes d’Astérisques (et d’Obélix… Fallait que je la fasse), nous ferons rencontrer des personnages déjà vus dans Bravely Default, certes pour la plupart leur personnalité aura changé, mais de façon trop peu subtile pour que cela évoque quoique ce soit de grisants.
Pour ma part j’aurais préféré rencontrer de nouveaux personnages et faire face à des dilemmes plus poussés, en ne connaissant justement pas lesdits personnages; je parle de choix, car, vous devrez, dans un premier temps, choisir l’un des deux astérisques et donc l’un des deux Jobs proposés sur chaque quête secondaire (30 Jobs dont 12 inédits en tout), prendre le parti donc plus de l’un que de l’autre, ce qui en soit nous mets face à quelques dilemmes sympathiques, notamment de savoir si l’on privilégie le skill à notre façon de penser ou l’inverse.
Pour en revenir au côté copié/collé du jeu, disons que le trois quarts du jeu se passe dans des environnements et avec des personnages déjà rencontrés dans le premier épisode, ce qui de fait donne l’impression d’un Bravely Default 1.5 et non d’un Bravely Second… Ce qui pour ma part à eu le méchant effet de ne pas réussir à m’embarquer dans l’univers du jeu.
Contrairement au premier opus que j’ai dévoré en très peu de temps, la déception fût malheureusement très grosse au vue de l’attente que j’avais du jeu.
Je veux souligner un point qui me paraît important et ce pour la plupart des tests, évidemment j’ai eu le jeu gratuitement via Julsa, mais sincèrement je me suis mis dans la peau de ce mec ou cette fille qui, ayant tellement voyagé lors du premier opus, avait mis ces 50 balles de côté se disant que ce mois-ci c’était ce jeu qu’il ou qu’elle allait s’offrir, son petit écart du mois, son petit kiffe et qui tomberait de haut en voyant que ses 50 balles auraient dû aller ailleurs, parce que déçu, parce qu’il y a de quoi dire que le copié/collé que silicon studio a fait c’est quand même un beau foutage de gueules.
Alors oui il y a des choses qui ont évolué par rapport au premier opus, oui l’interface des combats et des Brave/Default est plus fluide, on peut farmer de façon beaucoup plus efficace, on peut pré-enregistrer ses coups histoire de ne pas répéter inlassablement les mêmes manip’, on peut même enchaîner des combats, ce qui nous donnera des bonus d’XP et le tout n’est pas dénué de stratégie, puisque enchaîner des combats en ayant utilisé trop de Brave vous fera perdre la partie et oui les combats sont un point fort du jeu, parce que le système, comme dans Bravely Default, est vraiment bien foutu, mais quand même… Passer par les mêmes patelins et rencontrer les mêmes perso c’est rasoir… D’autant que si vous avez fini Bravely Default, Luxendarc vous le connaissez en long en large et en travers, clairement…
Quant aux musiques elles sont clairement moins bonnes que celle du premier opus, des voix synthétiques viennent se greffer à la musique de base, ce qui pollue un peu l’effet sonore et ralentit encore une fois de plus notre immersion dans l’univers.
Puisqu’on parle d’univers le scénario n’aide pas non plus.
Dans le premier épisode, le scénario était sympathique, pas de quoi nous inspirer l’envie d’écrire un bouquin, mais ça se tenait et les twists fonctionnaient bien, les quêtes secondaires nous permettaient d’approfondir le background et le caractère des personnages en plus de choper de nouveaux Jobs, que nenni pour cette suite, l’histoire nous propose de nous balader pour retrouver Agnès, nous sonnant de faux prétextes pour aller aux quatre coins de la map, de plus les quêtes secondaires viennent ici dégommer le rythme de la narration, ce qui fait perdre un peu plus d’intérêt à la trame principale.
En termes de reedit, mais sympathique pour le coup, nous avons toujours l’aspect de gestion en temps réel, cette fois-ci sur la Lune, cela nous permet d’obtenir de nouveaux objets auprès du marchand/voyageur qui était déjà présent dans Bravely Default, le street pass qaunt à lui nous aide d’ailleurs à augmenter le ratio de nos constructions, quelques mini-jeux donc, dont celui de fabriquer des poupées afin de les vendre pour pouvoir acheter quelques petites choses bien sympathiques se sont greffés à ce casting.
Si tous les défauts précédemment cités peuvent rebuter à acheter le jeu, il n’en reste pas moins bon, en ce sens où la critique doit faire face à l’opus précèdent, si le jeu était sorti tel quel sans Bravely Default, on pourrait se dire que c’est une belle tentative de JRPG old school bien sympa à la mécanique de combat bien huilée et au Jobs rappelant les anciens Final Fantasy, notamment le 5.
Mais force est de constater que Silicon Studio avait fait mieux avant, non pas en termes de mécanique, puisqu’elle évolue tant en termes de combat que de Jobs ici et que les graphismes ont eux aussi pris du level, mais l’ambiance et la progression est bien trop proche et un poil en dessous de ce à quoi on nous avait habitué sur Bravely Default.
Deux ans et demi plus tard il aurait été bien plus sympathique de voir une suite au dessus de ce qu’elle est…
C’est dommage car Bravely Default nous promettait une belle et longue carrière… D’autant que pour ma part, j’avais acheté à l’époque la 3ds pour Bravely et pour Fire Emblem… Espérons que Fire Emblem Fates soit une bonne surprise, car de ces deux jeux adorés à mes yeux et qui donnait du cachet à la 3ds, l’un vient déjà de me décevoir.