Presque 4 ans après un 4ème opus assez décrié par les fans, notamment à cause de l’intégration de personnages de l’univers Star Wars, Soulcalibur revient cette année avec son 5ème volet, apportant avec lui son lot de nouveautés, mais aussi malheureusement son lot de régressions…
Qu’on se le dise, Soulcalibur, c’est une institution. Et cette institution était censée prendre fin avec le 4ème chapitre. Mais, sous la pression constante des fans réclamant à corps et âme un nouveau volet, l’équipe de Project Soul a rempilé cette année pour nous livrer une suite un poil plus nerveuse que son aînée, mais aussi moins étoffée qu’on ne pouvait l’espérer.
Car oui, lorsque l’on voit le peu de modes de jeu présents sur la galette, on ne peut que se demander si Namco Bandaï a voulu définitivement détruire l’aspect hardcore gamer de sa licence… Le mode Histoire fait juste marrer, en 2h on a fait le tour et il est mis en scène de la manière la plus abjecte possible via des slides crayonnés, avec très peu de cinématiques… (quand je pense que c’est le studio CyberConnect2 qui l’a créé, j’ai encore du mal à y croire à vrai dire…) Le pire dans ce mode Histoire, c’est que l’on est obligé de suivre les aventures de Patroklos et Pyrrha, sans avoir la possibilité de choisir quelqu’un d’autre…. On est très loin du mode Edge Master de Soulcalibur 2, et à des années lumière des fabuleuses Chroniques de l’Epée de Soulcalibur 3…
Autre point noir de ce volet, le roster de personnages. Certes, chronologiquement nous nous trouvons 17 ans après Soulcalibur 4, mais cet état de fait ne justifie pas selon moi que les personnages changent aussi drastiquement. Ainsi, exit Taki, Kilik, Xianghua, Zasalamel, Sophitia, Cassandra, Talim, Yunsung… bref je vais arrêter là je me fais du mal…. On retrouvera donc des personnages palliatifs, tel Xiba, Leixia, Natsu etc. mais qui manquent diablement de charisme par rapport à leurs prédécesseurs… Patroklos, par exemple, a vraiment l’air d’un débile avec son épée constamment en l’air…
On notera l’apparition de deux « vrais » nouveaux personnages, Z.W.E.I. et Viola, qui rafraîchissent bien le gameplay, car l’un se bat avec une épée/tonfa et invoque de manière ponctuelle une sorte de fantôme loup-garou ; l’autre se bat avec une boule de cristal. Je n’ai pas été franchement convaincu par ces deux-là, en revanche il est un personnage qui m’a enthousiasmé (hé oui, tout n’est pas si noir), celui de la guest star de ce volet, Ezio Auditore da Firenze, le personnage principal des 3 derniers volets d’Assassin’s Creed. J’ai été conquis par lui car d’une part, il se marie parfaitement avec l’univers « Renaissance » de Soulcalibur, mais aussi et surtout car il n’est pas over cheaté comme pouvait l’être Yoda dans Soulcalibur 4.
Un aspect de ce volet a particulièrement été modifié, le gameplay. Rendu plus agressif, il a surtout été simplifié pour permettre à tout un chacun de pouvoir espérer gagner même s’il ne sait pas jouer. Pour ce faire, un système de Critical Edge, sorte de super combo, a été instauré. Ce système ressemble trait pour trait aux Ultra Combo de Street Fighter IV, tant dans la mise en scène que dans l’exécution de celui-ci. Pour bénéficier de ce combo, il vous faudra taper un certain nombre de fois votre adversaire pour faire augmenter la jauge de combo afférente, ou à l’inverse, si vous êtes trop acculé dans un combat, la jauge se remplira progressivement. A noter également pour la partie gameplay, que les arènes sont en partie évolutives, et que d’un round à l’autre, l’architecture peut différer totalement (l’exemple le plus concret concerne l’arène du bateau de pirate qui se fait canarder et qui vous permet d’un round à l’autre, de passer du pont à la cale).
Enfin, le dernier point que je voulais traiter concerne la partie graphique. A l’instar des musiques symphoniques magnifiquement orchestrées, les graphismes envoient du lourd ! J’ai trouvé bien plus belles les arènes de SoulCalibur 5 que celles du 4, et les visages des personnages sont plus fins et bien mieux dessinés. Une réussite incontestable sur ce point.
Conclusion : SoulCalibur 5 est un bon jeu, mais encore perfectible. Avoir ainsi tronqué le mode Histoire et changé de fond en comble le roster des personnages était un pari osé et risqué, et ce pari est pour moi perdu. C’est comme si l’on prenait Mario Kart et qu’on enlevait Mario, Luigi, Yoshi et Donkey Kong, et qu’on mettait à la place Kirby, Pit, Pikachu et Olimar, ça serait toujours un jeu de karting mais cela n’aurait plus le charme des originaux. Le dernier « vrai » Soulcalibur reste pour moi le 3ème, et si comme moi vous l’avez adoré, vous risquez d’être quelque peu frustré du challenge que va vous offrir ce volet. Néanmoins, comme tout Soulcalibur qui se respecte, on reste en face d’une valeur sûre en terme de qualité; reste à savoir si la trop forte casualisation de ce volet et ses trop nombreux changements de casting ne vous freineront pas… En ce qui me concerne : RENDEZ MOI KILIK !!!!!!!
Ma note : 15/20
SoulCalibur 5 est un jeu PS3 et Xbox 360.