Annoncé pendant le salon de l’E3 2017, The Inpatient a surpris les joueurs car le studio Supermassive Games s’attaquait cette fois ci à la réalité virtuelle. Le jeu nous propose de retourner dans l’univers de Until Dawn en nous projetant quelques années plus tôt, afin de découvrir les événements terrifiants qui ont eu lieu dans les hauteurs de Blackwood Pines. Si vous n’avez pas le coeur accroché autant aller faire des paris sportifs plutôt que de jouer à ce jeu !
Lorsque le jeu commence, on est attaché sur une chaise et interrogé par ce qui semble être un docteur. On a le choix de répondre avec la manette en regardant la bonne direction ou bien à l’oral grâce au micro.
Le début du jeu met rapidement dans l’ambiance, les questions créent doucement une atmosphère qui attise notre curiosité. Pour le moment on ne sait rien sur ce qu’il se passe, on a des brefs souvenirs qui nous reviennent, mais il faut répondre à cette personne avec des réponses plutôt dociles ou bien hostiles.
Ces première minutes n’influenceront en rien le reste du jeu, mais au moins vous pensez savoir à quoi vous attendre pour la suite…
Malheureusement, malgré ce départ intéressant, on va très vite déchanter et faire face à une expérience insipide et d’une lenteur déconcertante.
Le jeu se décompose en deux grosses parties, la première place le joueur dans sa chambre d’hôpital, accompagné d’un personnage dont la démence va le ronger jour après jour. Vous aurez tout de même quelques dialogues avec lui/elle, puis pendant votre sommeil vous vous promènerez dans les lieux, avec un filtre verdâtre, pour tenter de vous rappeler ce qu’il s’est passé un peu plus tôt. Vous devrez également faire face à quelques jump scare prévisibles.
L’autre partie consiste à déambuler dans le sanatorium pour s’enfuir de l’hôpital. On traverse donc plusieurs couloirs linéaires avant de finalement rencontrer d’autres personnages qui essayeront par la suite de s’enfuir avec vous.
Alors que les fans de Until Dawn attendaient un scénario bien ficelé, ici on se retrouve avec une histoire bâclée, fade et courte. Il est d’ailleurs difficile d’en parler sans vous spoiler, surtout le twist final (extrêmement prévisible) que vous aurez seulement si vous cherchez les objets « cachés » pour avoir de nouveaux fragments de votre mémoire.
Si vous avez joué au jeu précédent, vous connaissez ce style de gameplay avec des choix qui vont influencer le reste de l’histoire. Ici cet « effet papillon » est plutôt à l’image de Hidden Agenda (toujours du même studio), car les conséquences vous tombent dessus sans prévenir ou sans avoir eu la chance de comprendre la situation pour prévoir le coup.
Vous vous retrouvez par exemple avec un choix qui a l’air banal à première vue, mais qui va pourtant complètement changer la fin de l’histoire !
Le scénario est très décevant et les conséquences de nos choix sont frustrants. Surtout qu’au final vous avez deux fins différentes et quelques changements mineurs selon le nombres de survivants. Plutôt dommage pour un jeu qui se veut axé sur la rejouabilité afin d’explorer les différentes situations.
L’intérêt du VR, c’est l’immersion du joueur dans un univers pour profiter d’une ambiance particulière. Ici on se retrouve à errer dans des couloirs avec de rares interactions, qui sont limitées à ouvrir des portes, bouger la manette pour bouger notre torche et enfin attraper un objet pour regarder en dessous et avoir des souvenirs de notre arrivée dans l’hôpital. Faire ça pendant 2 heures ça devient très vite répétitif.
L’ambiance sonore est présente, on sait qu’il y a supposément des monstres, mais comme ils ne se manifestent presque jamais, on sait aussi qu’il n’y a rien à craindre…
La réalisation est pauvre, l’obscurité du jeu ne sert pas vraiment à apporter de la tension au joueur, mais plutôt pour cacher le level design rudimentaire et répétitif ainsi qu’une architecture peu inspirée.
Les personnages aussi sont problématiques, on a l’impression de revoir le cast de Hidden Agenda avec des modélisations et des animations très inégales.
Bref, vous l’aurez compris au travers de ces lignes, The Inpatient passe largement à côté des promesses qu’il nous faisait.
On se retrouve avec un simulateur de marche qui ne propose rien d’intéressant au joueur, ni énigmes, ni scénario, ni sentiments de peur.
Les choix ont finalement peu d’influence ou ont des conséquences inattendues et frustrantes.
On regrettera surtout que pendant les 2 heures (barbantes) nécessaires pour finir le jeu, The Inpatient ne révèle absolument rien sur la malédiction des Wendigos !
On espérait en apprendre un peu plus sur l’univers d’Until Dawn, mais on se retrouve avec des personnages secondaires insignifiants pour qui il est difficile d’éprouver de l’empathie et seul le clin d’œil de la mauvaise fin nous donne l’impression que ces deux jeu sont liés.
Ce qui fait vraiment peur avec ce jeu, c’est son prix ! 40 euros au lancement…
Sachez également que le trophée platine est facile à avoir, il peut se faire entre 4 et 8 heures si vous avez un guide.