[Test] Tropico 6 sur PC : Le pouvoir est un esclavage et je suis son esclave

par Gornwain

En cette grande période de remue-ménage sociétal en France, serait-ce bon de se lancer sur un jeu en mode « République bananière ». Réponse : Bien Sûr avec ce nouveau Tropico 6 !

Le jeu de gestion préféré du Président n’avait pas fait surface depuis de nombreuses années et on attendait de voir ce qu’il pouvait encore advenir de cette série.
Mais on n’oublie pas ces classiques et c’est bien le studio Limbic Entertainment qui est à la souris pour ce 6e opus. L’occasion de voir les changements et améliorations de ce nouveau mandat de notre dirigeant adoré.

image 1 TROPICO 6

 

Et je n’ai même pas eu besoin de boire une seule goutte de rhum !

Tropico 6 est donc un jeu de gestion/city building sortit le 29 mars 2019 sur PC, développé par Limbic Entertainment et édité par Kalypso Media. Nous sommes dans l’uniforme d’El Presidente, dictateur investit d’une réelle mission démocratique pour son peuple à la tête d’une petite île à faire prospérer, en choisissant l’arsenal législatif le plus approprié entre l’horizon libertaire total et l’emprisonnement des opposants politiques.

En termes d’optimisation, on a désormais la possibilité de customiser votre dirigeant incontestable. Intéressement rapide, car cela n’est pas vraiment un game changer par rapport à la version précédente.

Non, ce qui nous motive ici, c’est la nouvelle façon de penser la population de notre île. En effet, il faut désormais en prendre soin, mais surtout penser à ses déplacements, ses horaires, son travail ; bref, se rapprocher au plus près de ce que nous connaissons tous dans la réalité.

 

Comme l’on peut désormais avoir plusieurs archipels d’îles, il est intéressant de pouvoir les réunir et de manager le déplacement de son personnel le mieux possible, quitte à passer par des zones purement résidentielles qui amèneront vos ouvriers et ingénieurs dans les zones industrielles prédéfinies pour exploiter au mieux les ressources ou les capacités touristiques de votre chapelet de paradis.

Il faut aussi choisir une tactique politique disponible entre les suivantes : communiste, fasciste, écologique, religieux, capitaliste ou militaire ; et surtout si tenir en évitant de faire une bourde.

 

L’arbitrage sera très important et retourner sa veste à la Dutronc sur fond d’opportunisme sera d’une part très mal vu et aussi souvent difficilement tenable sans conséquence fâcheuse, telle qu’une désaffection d’une partie de la population, une perte d’argent, une rébellion…

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De la même façon et sur une note très rigolo-LOL, on pourrait effectuer des raids avec notre crique de pirate et grâce à notre Super-boussole de poche, récupérer de façon détournée les Menhirs de Stonehage, la Tour-Eiffel… qui nous octroieront moult bonus bienvenus pour attirer toujours plus de gens soucieux de vivre dans un pays proche de ses citoyens, mais aussi de touristes friands de sensations fortes et de détente.

Pour la côté graphique, ce n’est pas non plus la claque du siècle, mais on notera toutefois que le passage en Unreal Engine permet de lisser tout cela, de faire ressortir des couleurs bien plus chaudes et agréables à l’œil. Pas trop quand même, car il reste un peu d’alliasing mais ça reste totalement correct pour un bon jeu double AA.

 

Concernant la bande-son, elle est juste terrible. Si vous l’avez ou allez l’essayer, si vous ne bougez pas votre boule là-dessus, c’est vraiment que les tubes de l’été depuis ces 10 dernières années n’ont jamais eu d’emprise sur vous. Le soleil et les palmiers sont déjà présents dans vos oreilles après quelques minutes de Tropico 6 et on ne sent lasse pas avec beaucoup de morceaux variés.

Palais TROPICO 6

Un dictateur qui meurt, c’est une banque suisse qui ferme.

Malheureusement si refilez le bébé à un nouveau studio est bienvenue (car Haemimont Games a déjà je trouve beaucoup trop abusé de la photocopieuse sur les dernières productions Tropico), il ne fallait pas s’attendre à un changement radical et il est vrai que certaines choses restent… bonnes comme mauvaises.

 

On a toujours le fameux triumvirat didacticiel (parfaitement complet il faut le dire) + bac à sable + Mode Mission. Sur ce dernier, on reste sur les mêmes délires : réaliser un objectif principal avec un défi complètement tiré par les cheveux. Grosso mode, suivre un fil rouge jusqu’à la réalisation de celui-ci.

On aura toujours le choix du départ au niveau des périodes de l’Histoire entre coloniale, guerre mondiale, guerre froide et temps modernes. Le bac à sable a lui au moins l’avantage d’être un peu plus paramétrable au niveau argent, île, difficulté, catastrophe de début de jeu.

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On reprend aussi le système de gestion appliquée, avec les statistiques de l’Almanach sur le peuple et l’économie ainsi que les lois et décrets à prendre pour faire plaisir aux plus grands si possible.

 

Après pour ce qui est des demandes du jeu, tout reste très similaire au précédent ; l’interface reste comme nous l’avons connu au niveau de la gestion des habitants souvent un peu compliqués et manquant d’un peu de clarté ou encore des missions qui ne demandent que pour passer au niveau supérieur de résoudre un seul problème spécifique (augmenter la santé, le social, baisser le chômage…).

J’ai aussi eu un certain mal pour trouver les ressources demandées par le jeu, ou alors gérer un bâtiment particulier ou groupe de bâtiment. Il faut scroller beaucoup et longtemps pour souvent réussir à trouver un dépôt un peu perdu ; cela fait un peu trop « pâté de maisons » et manque de clarté lorsque ce sont des bâtiments importants qui demandent un peu de microgestion.

Ville TROPICO 6

 

Vous avez passé trois jours sur une plage à boire du rhum ?

En définitive, TROPICO 6 n’est pas un mauvais jeu, il est plutôt bon même. On retrouve tout le charme que ce genre peut apporter : de la gestion classique avec un brin d’humour sans se prendre trop la tête avec des objectifs trop difficiles ou irréalisables.

Quelques atouts supplémentaires ont été apportés, mais pas assez suffisants pour faire vraiment transparaître un renouveau pour le nouveau studio aux commandes. Peut-être une passe le temps de prendre la plaine mesure du potentiel de ce genre un peu oublié qu’est le city building décomplexé

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