[Test] Xenogears, le chef-d’œuvre inachevé

par DrCalcifer
Un monument du jeu vidéo. Sorti en plein âge d’or du J-RPG durant l’année 1998 au Japon et en Amérique du Nord (jamais localisé en Europe, les joueurs européens durent se contenter de la version import US), Xenogears marqua d’une trace indélébile toute l’histoire du RPG japonais, considéré à juste titre comme un chef-d’oeuvre de narration grâce à une histoire incroyablement riche aux thèmes complexes, pour certains encore jamais abordés dans l’univers du jeu vidéo. Edité et développé par Squaresoft alors au sommet de son art, l’équipe en charge du développement de Xenogears est aujourd’hui légendaire : Tetsuya Takahashi (réalisateur, scénariste), Soraya Saga (au scénario), Masato Kato (script), Hiromichi Tanaka (producteur), Yasuyuki Honne (directeur artistique), Yasunori Mitsuda (compositeur).
Retour sur une oeuvre d’art resplendissante.
L’Alpha et L’Omega 
« On dit que les humains et Dieu vivaient dans un paradis céleste. La peur de la mort était inconnue. Un jour, les humains mangèrent un fruit… »
Xenogears débute par une cinématique somptueuse. En l’an 4767, un vaisseau spatial traverse l’espace et paraît infini par ses dimensions titanesques. Très vite, une anomalie semble compromettre le bon fonctionnement du cuirassé, les alarmes s’enclenchent, les terminaux virent au rouge et le personnel de navigation s’aperçoit avec effroi qu’une « contamination » prend progressivement le contrôle du vaisseau. Soudain, un message énigmatique s’affiche et se répète sur les écrans de contrôle :
You shall be as gods*
You shall be as gods
You shall be as gods
*Vous serez comme des dieux
Devant le danger mortel, le capitaine ordonne l’évacuation immédiate de tous les membres d’équipage et des civils, une décision qui se solde rapidement par un échec. Les canons d’artillerie de l’engin se retournent contre ce dernier et, possédés par une force inconnue, commencent un carnage.
Après la terreur, le désespoir.
Résigné et contemplant une dernière fois la photographie de deux jeunes femmes que l’on suppose de sa famille, le capitaine prend la lourde responsabilité d’enclencher l’auto-destruction de l’appareil.
Le géant de métal n’est plus et ne subsistent que ses débris qui s’écrasent sur une planète proche. Dans les décombres se dresse alors une jeune femme dévêtue qui observe le ciel éclairé par les derniers fragments du vaisseau défilant sous ses yeux tels des étoiles filantes. Le soleil se lève, l’aube d’une nouvelle ère.
Après cette mystérieuse introduction, nous nous retrouvons en 9999, dans un petit village du nom de Lahan, épargné par la guerre que se livrent deux puissances du continent depuis des siècles : le Royaume d’Aveh et l’Empire de Kislev.
Dans cette bourgade vit Fei, un jeune homme amnésique de 18 ans, qui se prépare à célébrer le mariage de ses amis Timothy et Alice. Une existence somme toute paisible malgré des interrogations qui le hantent : ayant été abandonné par un homme masqué il y a 3 ans, il n’a aucun souvenir de son passé. Un soir, après avoir dîné avec Citan, médecin et ami vivant aux abords du village, la vie de Fei se voit définitivement bouleversée par l’arrivée des Gears dans son village, d’immenses robots à la puissance colossale pilotés par des humains, qui se livrent un combat causant de grands incendies et de graves destructions. Prenant son courage à deux mains, Fei décide de pénétrer dans le cockpit d’un Gears laissé à l’abandon nommé Weltall et commence à se battre. Un événement tragique lui fait perdre alors tout contrôle, le jeune homme entre en transe puis, dans une rage incommensurable, ravage tout le village dans une explosion de fureur.
Exilé par les survivants du village, Fei entame alors une véritable quête identitaire, point de départ d’une aventure qui deviendra l’une des plus belles du monde vidéoludique.
Xenogears
Le joueur incarne ainsi Fei et rencontre rapidement Elly, une jeune femme tenant un rôle prépondérant dans toute l’histoire de Xenogears. Si les premières heures du jeu nous apparaissent finalement assez conventionnelles, le scénario prendra une ampleur tout à fait spectaculaire par la suite et proposera un script d’une force rarement vue dans l’univers des jeux vidéo. Multipliant les références religieuses, littéraires, cinématographiques, influencé par les travaux de Freud, Lacan, Nietzsche, Jung, tout le scénario délivre un syncrétisme culturel brillant, résultat d’une volonté de Takahashi et Tanaka de proposer, en plus de la dimension purement ludique du jeu vidéo, une réflexion poussée autour de questions existentielles, religieuses et sociales. Des emprunts évidents à la genèse de la Bible (l’on trouve par exemple la Tour de Babel ainsi que des personnages appelés Cain, Abel ou encore Balthazard), très inspiré par le gnosticisme, Xenogears étonne et détonne par la multiplicité d’éléments d’ordre spirituel dans le récit. Nous y retrouvons la question du déicide – l’action de tuer une divinité – dès l’apparition et les paroles de Grahf, antagoniste ô combien charismatique avec sa fameuse phrase « Détruire Mère Dieu ». Nous rencontrons au cours du périple de Fei le « peuple élu » et nous affrontons le clergé d’une organisation religieuse nommée l’Eglise en VO, rebaptisée Ethos dans sa version US afin d’éviter toute forme d’offense dans un pays où la religion tient une place très importante, sur la forme très proche de l’Eglise catholique romaine. 
Xenogears est une oeuvre sur fond spirituel, c’est une certitude. C’est aussi un jeu éminemment philosophique qui n’hésite pas à proposer une interprétation du travail de Nietzsche (non pas sa retranscription fidèle et absolument parfaite), qui s’intéresse de près à la psychanalyse freudienne au travers de la maladie mentale et la dissociation de personnalité, entre autres. Par ces aspects, le jeu tient une position très novatrice dans le monde vidéoludique.
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Outre la religion et la philosophie, Xenogears puise son inspiration dans la culture pop notamment dans la japanimation, les Gears et la thématique métaphysique rappelant immanquablement Zeta Gundam et Evangelion.
Des références à la littérature, Takahashi ne cachant pas son intérêt pour les romans d’Arthur C. Clarke, en passant par des références au 7e art avec un hommage appuyé à Soleil Vert lors d’une séquence mémorable se déroulant dans la ville de Solaris ou à 2001 l’Odyssée de l’espace de Kubrick (renvoyant forcément au travail de C. Clarke) avec la présence du Zohar, inquiétante entité monolithique…
Vous voyez qu’il est très difficile de dresser une liste exhaustive de toutes les influences artistiques de Xenogears tant elles sont nombreuses mais sachez qu’à travers elles sont traitées des thématiques telles que le racisme, la drogue, l’esclavage, la lutte des classes, les mensonges du pouvoir religieux, le transhumanisme ou encore la place des femmes dans la société. Un ton mature, des dialogues très travaillés, Xenogears sait néanmoins se montrer plus léger et nous accorde à quelques occasions des passages plus humoristiques.
Extrêmement ambitieux et prenant, le scénario est, de plus, servi par un casting des plus réussis avec des protagonistes attachants, « consistants » grâce à une psychologie très travaillée, chacun doté d’une forte personnalité.
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Fei Wong Long, personnage principal de 19 ans passionné par la peinture et les arts martiaux, au passé mystérieux…

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Elly Van Houten, lieutenant Gebler (force armée de l’Empire de Solaris), âgée de 18 ans, loyale et profondément empathique

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Citan Usuki, médecin de 29 ans, doté d’une grande intelligence et d’un sens aigu de la justice

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Rico Banderas, demi-humain de 30 ans, champion de la ville de Nortune. D’une force physique considérable et à la personnalité versatile

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Billy Lee Black, jeune prêtre de 16 ans, discret et introverti, il entretient une relation difficile avec son père

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Maria Balthasar, jeune fille de 13 ans vouant une haine viscérale à l’Empire de Solaris

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Chu-Chu, boule de poils « âgée » d’un an, fait partie de la tribu des Ooki, une espèce aborigène du monde de Xenogears

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Esmeralda Kasim, âgée de près de 4000 ans, elle est une colonie de nanomachines conçue pour aider l’espèce humaine

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Grahf, antagoniste mystérieux et charismatique, « chercheur de pouvoir » aux motivations obscures…

Fei Citan Elly Bart Maria Margie Rico Billy Chu Chu Emeralda

Notre équipe au complet

Une aventure fabuleusement riche qui s’étendra sur une cinquantaine d’heures malheureusement entachée par un point qui empêchera Xenogears d’être un jeu parfaitement abouti : un CD 2 bâclé. Alors que la première partie possède un souffle épique qui entraîne le joueur dans une suite de péripéties grandioses, la seconde se contente d’être une longue séquence textuelle sans véritable gameplay, un monologue entrecoupé par quelques phases de combat/donjon. Le scénario n’en demeure pas moins intéressant, les révélations bouleversantes mais l’on ressent une frustration et une sorte de rupture s’opère avec le joueur : celui-ci n’est plus acteur de l’aventure mais plutôt spectateur distant. La raison d’un tel gâchis trouve son explication dans le budget alloué à Xenogears par Squaresoft, apparemment dépassé à la fin du CD 1. Mais Tetsuya Takahashi a donné plus de détails dans une interview en 2017 :
« Pour parler honnêtement, ce qui est arrivé à Xenogears, c’est que l’équipe était majoritairement composée de nouveaux, de jeunes. A l’époque, la direction nous intimait de finir tous les projets en deux ans. En plus du développement, nous devions former les plus jeunes employés. Certains procédés comme la 3D étaient nouveaux, ce qui nous a menés à quelques retards dans le planning. C’était juste impossible de tout finir à temps.
C’était une façon effroyable de conclure. Je sentais qu’en opérant de la sorte, les joueurs ne seraient pas satisfaits. J’ai proposé que l’on fasse le CD2 de cette façon, ce qui nous laisserait l’occasion de finir avec le nombre de personnes en place, dans les temps alloués et avec le budget restant. Je pense que ma décision a été la bonne parce que si nous avions terminé au disque 1, ça aurait été très mauvais. »

Une chef-d’oeuvre d’émotions, une incontestable profondeur de la diégèse mais une ambition peut-être trop démesurée.

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Grandeur d’une odyssée spatiale
La démesure, c’est bien ce qui caractérise le jeu de Takahashi, son scénario bien sûr, mais aussi sa réalisation jusqu’à la nature même de son univers. La première cinématique donne d’emblée un aperçu de l’ambition des développeurs : réalisée dans un style anime par les créateurs du film d’animation Ghost in the Shell et bénéficiant d’un doublage japonais et anglais dans la version US, elle contribue à introduire le joueur dans un univers quasi transmedia qui révèle une fois de plus tout l’intérêt que porte Takahashi à la japanimation. De plus, nous nous apercevrons par la suite que d’autres séquences animées sont disséminées dans le jeu. Xenogears impressionne par ses cinématiques mais sa réalisation globale n’est pas en reste : graphiquement le jeu demeure relativement séduisant par l’association intelligente de personnages en 2D aux sprites détaillés et de décors en 3D isométrique tout en offrant une caméra libre en appuyant sur R1 ou L1, à la manière de Grandia. Pas le plus beau des jeux, certes, mais il en résulte un cachet assez unique qui traverse les âges et lui confère un charme certain, d’autant plus renforcé par un univers SF remarquable.
Le monde gigantesque de Xenogears mêle l’imagerie des grands films de science-fiction (cité technologiquement avancée dans l’espace, vaisseaux et mechas) à de vastes paysages, des forêts luxuriantes à des étendues désertiques en passant par pléthore de lieux à la profondeur inouïe, notamment dans les cavernes et mines, ou à la grandeur écrasante. Nous nous rappelons l’ascension de Babel, immense et sublime tour qui préfigure déjà les environnements très verticaux des futurs Xenoblade Chronicles. La direction artistique intrinsèquement liée au gigantisme enchante et offre un voyage à contempler et à éprouver.
Un univers que notre équipe est amenée à parcourir à pied dans un premier temps, puis à bord des Gears et principalement d’un vaisseau qui fera office de quartier général et nommé l’Yggdrasil, nom bien connu renvoyant à la mythologie nordique. Les déplacements offrent toujours au joueur un sentiment de liberté dans les airs, sur la terre et dans la mer grâce à une vaste mappemonde à la géographie éclatée, parsemée de villes et de villages.
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Bien entendu, cet aspect est moins vrai dans le CD 2 pour le problème que nous avons évoqué précédemment. Un bémol avec la progression dans les donjons et ses phases de plates-formes laborieuses, la faute à des sauts imprécis et des angles de caméra parfois gênants mais rien qui ne gâche réellement la splendeur du voyage.
Xenogears est aussi traversé par une atmosphère très particulière et souvent mystique, évidemment en adéquation avec le scénario. Parfois très sombre, elle se permet même de rappeler Final Fantasy VII lors d’un certain passage : avec ses bars, ses taudis et ses égouts, le quartier pénitentiaire de Nortune évoque la cité de Midgar. Des ambiances assez diverses magnifiées par la partition de Mitsuda qui a composé une OST phénoménale. Orchestrée d’une main de maître, la bande son de Xenogears est à la fois majestueuse et éclectique, baignant dans la musique irlandaise traditionnelle et parcourue par des chants bulgares, tour à tour épique, enjouée et profondément mélancolique, elle est une merveille absolue.
Nous remercions chaleureusement Mitsuda pour le travail accompli et considérons la bande-son de Xenogears comme l’une des meilleures de tous les temps.
L’Attaque des Titans
Comme beaucoup de J-RPG de son époque, Xenogears propose un système de combat au tour par tour reposant sur l’Active Time Battle. Durant les phases d’exploration sur la world map et dans les donjons, les mobs n’apparaissent pas à l’écran, vous marchez et les combats s’enclenchent à la manière d’un Final Fantasy VI. Une fois les barres d’ATB remplies, les membres de votre équipe (toujours au nombre de 3 lors des combats) peuvent utiliser les compétences qui leurs sont propres pour frapper les ennemis, se soigner, utiliser des objets ou se mettre en garde afin de limiter les dégâts du camp adverse. Ceci étant dit, il est important de souligner que le système de combat de Xenogears se divise en deux parties distinctes.
A pied, vous avez dès le départ 4 points d’action (7 à la fin du jeu) vous permettant d’utiliser trois types d’attaques : en appuyant sur la touche triangle, vous effectuez une attaque faible mais très précise qui vous coûte 1 point d’action. La touche carré permet de réaliser une attaque moyenne avec un taux d’échec normal pour 2 points d’action. Quant à la touche croix, elle produit une attaque forte avec un taux d’échec élevé pour un coût de 3 points.
De cette façon, il est possible de réaliser un enchaînement qui permettra de débloquer des techniques spéciales appelées Deathblows. Le principe est simple : il s’agit d’une attaque surpuissante que vous débloquez progressivement en effectuant un combo bien précis. Par exemple, en appuyant sur triangle + triangle + croix, Fei lance sur son ennemi la technique Senretsu.

Bien entendu, de nombreux deathblows seront à débloquer et à maîtriser via une jauge d’expérience qui se remplira pour chaque personnage durant l’aventure. Sachez qu’il est également possible d’économiser vos points d’action et de les accumuler au fil des tours afin de réaliser des combos de deathblows qui infligeront des dégâts considérables aux adversaires. Concernant l’achat de nouvelles armes et protections physiques pour vos personnages, rien d’inédit : ils s’achètent chez des marchands le plus souvent en ville.

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Nous avons vu que Fei et son groupe parcourent aussi l’univers de Xenogears via les Gears. Ces robots géants sont également de la partie lors des affrontements mais ces derniers sont sensiblement différents des combats « à pied ».
Aux commandes des Gears, les attaques sont régies par les points de fioul qui diminuent à chacune de vos actions : en appuyant sur triangle, l’attaque lancée consomme 10 points de fioul, celle de la touche carrée en consomme 20 et la touche croix en consomme 30. Attention, contrairement aux combats à pied, il n’est ici pas possible de réaliser des combos avec les points de fioul, vous ne pouvez lancer qu’une seule attaque par tour ! Toutefois, vous avez la possibilité d’effectuer des techniques spéciales dont le nombre dépend des deathblows que vous avez débloqué lors des combats « à pied ». Ces attaques spectaculaires et souvent dévastatrices consomment beaucoup de carburant et il est judicieux de les utiliser avec parcimonie. Il est toujours possible de regagner des points de fioul à chaque tour mais tachez d’être prudent car ce rechargement s’avère très léger. Enfin, vous pouvez activer également le « booster » qui vous permet d’augmenter la vitesse des Gears mais, là encore, au prix d’une importante consommation d’énergie. C’est justement la principale difficulté de Xenogears, les combats à bord des Gears peuvent devenir assez ardus si vous consommez trop de fioul et vous conduire au game over. Il est aussi absolument vital d’équiper et d’améliorer les performances de ses Gears dans les différentes boutiques spécialisées qui se trouvent en ville, sur l’Yggdrasil et parfois dans les donjons. Le tout rend les affrontements en Gears plus stratégiques que les combats à pied.
Un gameplay réussi qui alterne deux manières d’affronter les ennemis et se voit même enrichi par des séquences de purs jeux de combat « à la Tekken » ou par un jeu de cartes plutôt intéressant.
Pour finir, soulignons que Xenogears n’est pas un jeu difficile, les phases de level up ne sont pas nécessaires, mais certains boss (très peu heureusement) peuvent se révéler particulièrement pénibles à vaincre.
Du scénario au gameplay en passant par les musiques, nous voici devant un jeu définitivement mythique
 À William, fan inconditionnel de Xenogears 

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