Mardi 5 décembre, le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a annoncé le déploiement de l’outil d’intelligence artificielle « MIA ». Acronyme de « Modules interactifs adaptatifs », il s’agit d’un système développé par l’entreprise EvidenceB. Il serait disponible pour tous les lycéens de seconde, à partir de septembre 2024.
Que savons-nous sur MIA Seconde ?
Le nom complet du système est MIA Seconde. Il prendra la forme d’une application qui sera mise à la disposition de 200.000 élèves de seconde en février 2024, puis à l’ensemble des quelque 800.000 élèves de seconde, en septembre prochain. Gabriel Attal explique dans un mail consulté par Tech&Co que :
Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d’IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques.
Lorsqu’un élève ouvrira l’application, il devra réaliser un test de positionnement sous la forme d’une série de questions en français et en mathématiques afin de s’enquérir de son niveau à l’instant T. Cependant, l’élève peut également faire rentrer les résultats du test réalisé en classe par les lycéens lors de leur entrée en seconde.
Après cela, l’application proposera des milliers d’exercice dans les deux matières. L’intelligence artificielle articulera ainsi la progression de l’élève, grâce à un « algorithme de renforcement ». Thierry de Vulpillières, cofondateur d’EvidenceB, explique que :
Lorsqu’un élève a terminé un exercice, l’algorithme va ensuite lui présenter l’exercice qu’il juge le plus pertinent dans sa progression, sans que ce soit forcément linéaire. Un élève n’aura jamais la même suite d’exercices qu’un autre.
Une utilisation non obligatoire ?
Par ailleurs, l’IA s’évaluerait également elle-même par un processus d’apprentissage automatique notamment pour déterminer si la suite d’exercices proposée a permis à l’élève de s’améliorer. En analysant les données de l’ensemble des élèves, l’algorithme peut ainsi faire évoluer ses recommandations. Comme le souligne Thierry de Vulpillères, « la machine fait progresser chaque élève, et chaque élève fait progresser la machine ».
L’application embarquera ainsi un mode classique « Solo IA » ainsi que des outils plus classiques comme des tutoriels vidéo et un mode atelier. Il y aura également un mode atelier et un mode duo pour réaliser des exercices en binôme. Les enseignants pourront accéder aux données liées à la progression des élèves via le tableau de bord.
Le fondateur d’EvidenceB assure que ces outils pourront faire progresser la France dans le classement PISA. Malgré tout, le cabinet de Gabriel Attal a assuré que même si MIA Seconde s’adresse à l’ensemble des élèves, son utilisation ne sera pas obligatoire.